1Q84 - Haruki Murakami - Tomes 1, 2 et 3 - éditions Belfond

Murakami sait ce qu’il fait, du début jusqu’à la fin. Il nous mène en bateau, totalement, au point qu’on a presque envie de jeter son pavé par terre en hurlant: « Mais tu vas nous la donner la fin de l’histoire?« 

Parce que oui, c’est très beau comme roman, on est charmés par cette hésitation constante entre la réalité et l’imaginaire. Et pourtant, Murakami nous fait tourner en bourrique, jouant habilement avec nos nerfs en nous faisant croire que l’événement que nous attendons depuis le début est sur le point de se produire, mais en nous ne contentant jamais. Et on attend en dévorant les pages le plus vite possible le moment où, enfin, on aura notre dénouement.

Outre l’histoire en elle-même et la frustration qu’elle génère, l’écriture est caractéristique de cette poésie toute japonaise. J’ai beau l’avoir lu en anglais, on reconnait les symboles récurrents de cette histoire, sublimés par le style de l’auteur: la lune, le train par exemple.

J’ai lu ce livre pour comprendre l’engouement qu’il suscitait. Et j’ai fait finalement plus que le comprendre: je l’ai partagé. Ces trois tomes contiennent tout ce qui fait un bon roman: de l’action, de belles descriptions, des personnages complexes et attachants. Une seule critique peut-être, les quelques longueurs mièvres sur cet amour idéalisé entre les personnages principaux. Un élément qui achève de nous prouver que malgré ses débuts réalistes, cette oeuvre est définitivement fantastique.


Résumé de l’éditeur:

Au Japon, en 1984.

C’est l’histoire de deux mondes, celui, réel, de 1984 et un monde parallèle tout aussi vivant, celui de 1Q84. Deux mondes imbriqués dans lesquels évoluent, en alternance, Aomamé et Tengo, 29 ans tous deux, qui ont fréquenté la même école lorsqu’ils avaient dix ans. Un jour, Tengo l’a défendue contre d’autres enfants et Aomamé lui a serré la main. Un pacte secret, le signe d’un amour pur dont ils auront toujours la nostalgie.
En 1984, chacun mène sa vie, ses amours, ses activités.
Tueuse professionnelle, Aomamé se croit investie d’une mission : exécuter les hommes qui ont fait violence aux femmes. Tengo est un génie des maths, apprenti-écrivain et nègre pour un éditeur qui lui demande de réécrire l’autobiographie d’une jeune fille échappé à la secte des Précurseurs.
Les deux jeunes gens sont destinés à se retrouver mais où ? Quand ? En 1984 ? Dans 1Q84 ? Dans cette vie ? Dans la mort ?…


L’Histoire nous enseigne que, au fond, nous sommes les mêmes, autrefois comme aujourd’hui. Même si nos vêtements ou nos modes de vie ont beaucoup changé, nos pensées et nos actes ne sont pas très différents. L’être humain, finalement, n’est qu’un simple véhicule, ou un vecteur, pour les gènes. Nous sommes leurs montures tout au long de leur voyage, de génération en génération, exactement comme des chevaux que l’on remplace lorsqu’ils vont mourir. Et les gènes n’ont aucune notion de ce qui est bien ou de ce qui est mal. Ni la moindre idée de ce que nous éprouvons. Ils ignorent si nous sommes heureux ou malheureux. Nous ne sommes pour eux qu’un moyen. Leur priorité , c’est d’obtenir pour eux-mêmes le meilleur rendement.

Plus d’informations et de citations sur Babelio.