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Vous pensiez que l’époque de la noblesse guindée vivant de parties de chasse à la campagne et de soirées dans des clubs fermés appartenait au passé ? Julian Fellowes nous prouve qu’au contraire, l’époque de Downton Abbey a bel et bien persisté jusqu’au XXIème siècle. Si les frontières entre la nouvelle classe bourgeoise et la noblesse anglaise se sont flouées avec le temps, il n’en reste pas moins que les codes prédéfinis de cette dernière caste sont toujours bien ancrés. Loin des représentations romanesques d’Elizabeth et Monsieur Darcy, ici, pas d’illusions : celles qui ont réussi à se marier au-dessus de leur classe ne sont que des arrivistes, bien tristes de réaliser à quel point le milieu de la véritable noblesse est étriqué. En effet, le meilleur moyen de conserver la dignité héritée de plusieurs siècles de bienséance, c’est de ne surtout pas mélanger les torchons et les serviettes. Alors oui, c’est fastueux, la vie dans les grandes propriétés familiales de campagne, mais aussi foncièrement redondant : toujours les mêmes personnes, toujours les mêmes occupations, toujours les mêmes règles à respecter. La frivolité n’a pas sa place à Broughton Hall.

Un roman assez divertissant somme toute, un bon petit feuilleton britannique comme il est agréable d’en lire une fois de temps en temps : suffisamment romanesque dans son intrigue et parfaitement glacial dans son humour. On retrouve indéniablement la patte de Julian Fellowes déjà appréciée dans Downton Abbey. Le style cependant reste très parlé, assez peu recherché créant un contraste avec les grands titres du genre, les romans de Jane Austen ou des soeurs Brontë. Ça se lit rapidement, c’est amusant, on s’attend largement à la fin, on apprécie ce narrateur omniscient mais aussi personnage qui n’hésite pas à nous déballer le fond de sa pensée. Finalement, ça ferait un bon film, à défaut d’en faire un bon roman.


Résumé de l’éditeur :

Quand Edith Lavery, jeune roturière pleine d’ambition, conquiert le cœur d’un des célibataires les plus enviables de l’aristocratie anglaise, le comte Charles Broughton, elle et sa mère ne retiennent plus leur joie. Une fois devenue comtesse Broughton, elle ne tarde pas à se lasser des interminables parties de chasse et des thés de bienfaisance chapeautés par sa terrible belle-mère, Googie. C’est alors qu’elle tombe dans les bras de Simon Russel, un acteur de seconde zone, s’attirant ainsi les foudres du monde qu’elle a eu tant de mal à intégrer… D’une intrigue digne de Jane Austen, Julian Fellowes tire une satire réjouissante des mœurs de l’aristocratie anglaise, se jouant du snobisme d’une société haute en couleurs avec un sens du détail aussi excessif que nécessaire.


La psychologie moderne ne cesse de nous rappeler les dangers de réprimer notre vraie nature sexuelle. Il me semble, à moi, qu’il est tout aussi dangereux de donner libre cours à ses instincts sexuels au détriment de ses ambitions matérielles.

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