Un grand merci à Masse Critique et Albin Michel pour m’avoir envoyé ce nouvel opus de Theresa Révay, que j’avais déjà découverte avec L’autre rive du Bosphore.

Alice Clifford est le genre de femme que j’aurais rêvé d’être. Libre, courageuse et engagée, elle parcourt l’Europe pour témoigner des exactions commises par les régimes fascistes de l’entre-deux guerres. Les hommes, les amis, la famille ne sont que des ombres de passage, incapables de la détourner de son objectif, incapables de la soustraire à cet élan qui l’amène à poursuivre le conflit pour mieux le comprendre.

A l’aube du fascisme, Alice Clifford se bât pour faire entendre sa voix, son témoignage. Journaliste américaine, elle peine à éveiller les consciences. De l’autre côté de l’Atlantique, peu nombreux sont ceux qui s’inquiètent de la montée du nationalisme en Europe. Et pourtant, Alice voit bien où est le problème, elle anticipe les conflits à venir, sans pour autant pouvoir les empêcher. Son épopée la ramène également à son passé, à Alexandrie où elle a grandi et connu ses premiers émois. A cette ville qui s’est ancrée dans sa personnalité et où elle a dû prendre pour la première fois des choix difficiles.

 Nous avons toujours connu les exactions nazies et fascistes, elles nous ont été enseignées à l’école et pourtant, beaucoup d’entre nous oublient, prennent des selfies sur le Holocaust Memorial à Berlin. Ce roman est particulièrement puissant dans le sens où il nous renvoie à une réalité où les gens n’arrivent pas à concevoir de telles atrocités de la part des dirigeants qui ont relevé leur pays. Il offre un témoignage poignant d’une époque où la menace est partout (Espagne, Italie, Allemagne) et où l’incompréhension est absolument totale.

Un grand bravo à Theresa Révay pour l’exactitude historique, la force de ses personnages, et le style de ce récit dirigé d’une main de maître.


Résumé de l’éditeur:

Rome, 1936. Alice Clifford, la correspondante du New York Herald Tribune, assiste au triomphe de Mussolini après sa conquête de l’Abyssinie. Sa liaison avec Don Umberto Ludovici, un diplomate proche du pouvoir fasciste, marié et père de famille, ne l’aveugle pas. Son goût pour la liberté l’empêche de succomber aux sirènes des dictatures.
La guerre menace, les masques vont tomber. Alice découvre les conspirations qui bruissent dans les couloirs feutrés du Vatican et les rues ensanglantées de Berlin. Son attirance pour un journaliste allemand au passé trouble révèle les fêlures de son passé. Si l’aventurière ne renie jamais ses convictions de femme moderne, toute liberté a un prix. Jusqu’où ira-t-elle pour demeurer fidèle à elle-même ?

Des palais de Rome à la corniche d’Alexandrie, des montagnes d’Éthiopie aux plaines de Castille, une Américaine intrépide et passionnée témoigne d’un monde qui court à sa perte. Theresa Révay nous offre l’inoubliable portrait d’une femme pour qui la vie ne brûle et ne danse qu’un instant.


Toutes les femmes ne sont pas destinées au mariage. Il me semble que c’est surtout nous, les hommes, qui aimons entretenir cette idée. Nous voulons croire que nous les protégeons alors que le plus souvent, ce qui nous attire n’est qu’une forme de possession. Bien des femmes s’en accommodent et s’épanouissent ainsi, je vous l’accorde. D’autres pas… Pour ces femmes-là, un homme doit être parfois assez sûr de lui pour leur laisser leur liberté. Ce qui n’enlève rien à l’amour.

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