Comment je suis devenu moi-même Irvin D. Yalom Albin Michel Rentrée littéraire 2018 The Unamed BookshelfIrvin D. Yalom nous a offert plusieurs romans incroyables, notamment Le problème Spinoza, chef d’oeuvre mêlant psychologie, philosophie et histoire. Ici, ce n’est pas un roman qu’il nous propose de découvrir, mais sa propre vie, son cheminement à lui vers la thérapie existentialiste et le bonheur de vivre. De l’enfance à l’apprentissage de la vieillesse, comme il le dit si bien, il se raconte, partage ses pensées intimes, ses réflexions professionnelles, ses difficultés et ses succès. On découvre un homme extrêmement cultivé, d’une intelligence rare et d’une formidable lucidité sur lui-même et sur ceux qui l’entourent. Un homme bienveillant, tolérant et avide d’apprendre de chacun.

Peu de psychiatres continuent de pratiquer à mon âge, aussi je m’interroge souvent : « Pourquoi tiens-tu encore à recevoir des patients ? » Ce n’est pas pour des raisons économiques ; j’ai suffisamment d’argent pour pouvoir vivre confortablement. C’est que j’aime trop mon travail pour le lâcher avant d’y être obligé. Je me sens privilégié d’être admis dans l’intimité de la vie de tant de gens ; et depuis tant de décennies que cela se produit, je veux croire que je maîtrise l’art d’y parvenir.

Irvin D. Yalom dit recevoir beaucoup de courriers de lecteurs cherchant à le connaître avant qu’il ne soit trop tard. J’ai du me faire violence pour ne pas être de ceux-là après avoir refermé ce livre. Non, il n’y a pas d’intrigue qui nous tienne en haleine, pas de suspense ni de crime à résoudre. Juste la confession humble d’un homme sage, racontée avec beaucoup d’introspection et d’autodérision. D’une jeunesse compliquée, de ses rapports conflictuels avec sa mère, il a gravi les échelons pour devenir un psychiatre renommé, précurseur de la thérapie de groupe et initiateur de la thérapie existentielle. Il a travaillé avec des populations très touchées, des malades en phase terminale, pour comprendre et combattre la peur de la mort, sa propre peur latente dans tout le récit. Il a voyagé à travers le monde, il a épousé une femme formidable et a réussi à fonder une famille malgré son travail très prenant. Il s’est lancé dans la création littéraire par envie et par passion, et a rencontré un franc succès en Europe. Comment ne pas admirer un tel homme ? Comment ne pas tirer de leçons de son parcours et de ses choix de vie ?

A travers le récit de sa vie, il revient sur ses recherches, sur les cas qu’il a rencontré, sur ses conclusions et le travail effectué, il nous explique les bases de la psychanalyse, les différentes écoles, leurs travers et ce qu’elles peuvent nous apporter. En nous faisant partager sa sensation d’accomplissement, il nous fait réfléchir nous aussi sur le sens de notre vie, sur ce que nous souhaitons vraiment, sur ce que nous voulons bâtir. Il nous amène à réfléchir sur nous-mêmes et à accepter nos failles comme il accepte les siennes en les couchant sur le papier. C’est un dialogue avec Irvin D. Yalom autant qu’une confession à sens unique, c’est sa façon à lui de s’ouvrir à nous tous, qui l’admirons depuis longtemps et qui aurions aimé pouvoir bénéficier de ses lumières. C’est sa façon à lui aussi de nous dire « Au revoir« , dans un dernier livre, le plus personnel.

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Dr Yalom, providing that you stumble on this blog post and manage to get to the end of it without understanding a word of French, I would like to thank you for everything you have written – your novels and biography taught me a great deal about the world and myself, and I feel that should be the main purpose of ever book on this Earth.

So thank you.


Résumé de l’éditeur :

Après avoir passé sa vie à explorer celle des autres, Irvin Yalom, le psychiatre américain auteur de Et Nietszche a pleuré et Le problème Spinoza (prix des lecteurs du Livre de Poche), se penche sur son propre parcours. Son récit s’ouvre sur un l’évocation d’un rêve : âgé d’une dizaine d’années, il passe à vélo devant la maison d’une fille qu’il trouve séduisante malgré son acné, et lui adresse un tonitruant « salut Rougeole ! ». Le père de celle-ci, l’obligeant à s’arrêter, l’interpelle : « Qu’est-ce que tu crois que ça lui a fait ? ». Pour le futur thérapeute, c’est la rencontre avec l’empathie : il n’oubliera jamais la leçon.
Pour la première fois, en tissant des liens entre sa formation, les histoires de ses patients, les héros de ses romans, ses amours et ses regrets personnels, Irvin Yalom nous révèle le cheminement de sa pensée. Comment je suis devenu moi-même n’est pas seulement l’histoire d’un homme, c’est aussi une invite au lecteur à voyager au plus près de ce qu’il est, et à songer au sens de sa propre vie.


Mon travail avec les malades en phase terminale m’amena peu à peu à forcer des patients en bonne santé à affronter l’idée de leur finitude de façon à les aider à changer leur mode de vie, ce qui, souvent, signifie juste les écouter et les aider à prendre pleinement conscience de la durée limitée de l’existence. En de nombreuses occasions, j’ai choisi un exercice explicite ; après avoir demandé au patient de tracer une ligne sur une feuille de papier, j’ajoutais :  » Admettons qu’une des extrémités représente votre naissance et l’autre votre mort. Maintenant, marquez d’un signe sur la ligne l’endroit où vous vous trouvez actuellement et méditez sur ce tracé. » Cet exercice manque rarement d’inciter à prendre sérieusement conscience de la nature éphémère de la vie.

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