📖68 Premières Fois – Automne 2018
10 mai 1981, Françoise vote à gauche pour la première fois puis découvre que son mari la quitte. Avec cette solitude nouvelle, émerge le besoin de réinventer sa vie, à sa façon, de renouer avec ses passions et ses amies, tout ce qu’elle a laissé derrière elle pour jouer les bonnes petites femmes au foyer. Tandis que sa mère cherche à se reconstruire, Laurent lui aussi tâtonne, de jeune homme solitaire, il devient membre d’un groupe psychédélique, il essaie de nombreuses drogues tout en essayant d’avoir son bac.
Une légende urbaine circulait dans Paris selon laquelle les vitres du métro réfléchissait l’image exacte de l’âme. En général, on ne réussissait à y voir qu’une tête de décavé, des cernes violets et des cheveux rebelles. L’âme en question était toujours froissée. A Paris, cet oracle avait de grandes chances d’être vrai.
Paris est leur maison, le 26 rue de Naples leur refuge. Mère et fils sont plongés dans la tempête de la fin du siècle, avec l’avènement du socialisme et le début des ordinateurs. Le femmes au foyer commencent à connaître le divorce, les adolescents commencent à découvrir les drogues tôt, d’abord un peu de haschisch puis, très vite, de l’héroïne. En parallèle, la mère et le fils expérimentent, chacun pense trouver sa voie : elle accueille des jeunes démunis en essayant de peindre des tableaux, il répète dans des caves avec son groupe de potes en leur dissimulant son âme sensible, son goût pour la nature et la lecture. Chacun est centré sur lui-même, chacun au bord de son propre gouffre, sans possibilité de se tourner vers l’autre et de l’aider dans cette passe difficile.
Portrait sensible d’une génération parisienne désenchantée, Les enfants de ma mère est un roman d’apprentissage où Paris est un personnage à part entière, rempli de charmes et de vices. Presque vingt ans s’écoulent des premières pages à la fin, tout se transforme en cette période de temps, chacun finit par arriver au terme de son combat intérieur. Il m’aura manqué une véritable intrigue pour accrocher à ce livre, un fil rouge pour comprendre le message de l’auteur, si tant est qu’il n’y ait qu’un seul message à tirer de cette histoire. C’est indéniablement un beau roman, poétique et philosophique, où les épisodes foisonnent pourtant sans toujours former un tout cohérent.
Changer la vie.
Trois mots pour s’inventer un destin. Trois mots que Françoise, fraîchement divorcée, a décidé de faire siens, elle qui, pour la première fois, a voté à gauche le 10 mai 1981.
Au 26, rue de Naples, un appartement ouvert aux quatre vents, Françoise tente de changer la vie – sa vie. Elle métamorphosera surtout celle de ses enfants en les plongeant dans un tourbillon aussi fantasque que brutal. Tandis que son fils Laurent crée un groupe de rock dans les caves parisiennes, Françoise recueille chez elle des gamins du quartier, fracassés par la drogue, les mauvais coups et l’exil. Mais à trop s’occuper des enfants des autres, ne risque-t-elle pas d’en oublier les siens ? Laurent est là, qui se tient au bord de l’abîme, hypnotisé par Victor – le plus beau, le plus brillant de la bande.
Dans ce roman où Paris se fait personnage, Jérôme Chantreau nous offre un portrait sans complaisance de la France mitterrandienne, aux accents violents et poétiques.
Parfois, Max s’arrêtait net. Il ne s’intéressait plus qu’à la beauté des choses, et puis aussi à leur laideur. Il avait fait un cours sur l’amour, en prenant son propre couple en exemple : c’était beau, d’abord, l’oubli des contingences, l’aveuglement lucide… Et puis tout s’était fini par la nouvelle qu’il était cocu. Laurent adorait ça, répondre aux questions métaphysiques par le physique, tout mélanger, tout le temps, ne rien prendre au sérieux. Ne rien croire. Max était un rebelle du quotidien sans idéologie, sans parti politique. Un homme que le moindre détail pouvait mettre en transe, qui voyait tout dans tout et qui professait pour les combats des hommes un inextinguible dégoût. Un délicat finalement. Un philosophe.
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Il fait partie de ceux qui m’attirent le moins de la sélection… à voir…
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