Pour ce deuxième volume de sa trilogie initiée par Au-revoir là-haut, Pierre Lemaitre nous sert un roman flamboyant aux airs de Comte de Monte-Cristo : une revanche sans merci, due cette fois seulement à la rancune inaltérable de Madeleine Péricourt, exécutée par une bande d’acolytes hétéroclites mais néanmoins diablement efficaces.
Reprenant le schéma narratif d’Alexandre Dumas, Pierre Lemaitre détaille ici la ruine de Madeleine Péricourt, due en partie à son fils unique, Paul, avant de détailler pas à pas l’exécution de sa vengeance, réservée à une poignée d’égoïstes ayant précipité sa chute. Contrairement à Edmond Dantès, et peut-être parce que c’est une femme, Madeleine Péricourt fait preuve de quelques scrupules, lesquels refont surface quelques fois au cours des 534 pages du récit, uniquement pour être vite balayés par sa rancune et son incroyable don pour la dissimulation.
C’est avec délice que j’ai retrouvé dans ce nouvel opus l’ironie cynique de l’auteur, cette façon amusante de tourner en ridicule absolument tous ses personnages, faisant un de chacun un anti-héros parmi d’autres. Chacun est aveuglé par sa vanité, son égoïsme et sa soif de richesses, amenant à des situations pour le moins cocasses, décrites avec un humour pince-sans-rire absolument hilarant. J’ai dévoré ce deuxième livre aussi vite que le premier – en quelques heures d’avion vers l’Australie -, j’attends maintenant avec impatience le dernier tome de cette trilogie fascinante et divertissante.
Février 1927. Le Tout-Paris assiste aux obsèques de Marcel Péricourt. Sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l’empire financier dont elle est l’héritière, mais le destin en décide autrement. Son fils, Paul, d’un geste inattendu et tragique, va placer Madeleine sur le chemin de la ruine et du déclassement.
Face à l’adversité des hommes, à la cupidité de son époque, à la corruption de son milieu et à l’ambition de son entourage, Madeleine devra déployer des trésors d’intelligence, d’énergie mais aussi de machiavélisme pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d’autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l’incendie qui va ravager l’Europe.
Couleurs de l’incendie est le deuxième volet de la trilogie inaugurée avec Au revoir là-haut, prix Goncourt 2013, où l’on retrouve l’extraordinaire talent de Pierre Lemaitre.
Robert était purement instinctif. Capable de penser, mais pas longtemps. Anticiper au-delà de la semaine lui avait toujours été difficile. Cette incapacité à imaginer les perspectives avait fait de lui un jouisseur. Il avait ceci d’enfantin que, pour lui, seul le présent existait. Tout effort lui coûtait, il aimait saisir ce qui s’offrait, une voiture, une fille, un billet, il n’est pas certain qu’il sût faire clairement la différence entre les trois. Robert ne pensait pas beaucoup, mais il était doté d’une sorte d’intelligence pulsionnelle, il sentait les choses, les situations, il savait se mettre à couvert lorsqu’il le fallait, profiter quand il le pouvait, se satisfaire si c’était possible et se sauver dès que le danger survenait.
Plus d’informations et de citations sur Babelio.
Merci pour cette découverte ! J’ai adoré lire « au revoir là-haut » mais je ne savais pas du tout qu’il faisait partie d’une trilogie ! Hâte de découvrir la suite ! 😊
J’aimeAimé par 1 personne
j’ai beaucoup aimé ce roman aussi et comme toi j’attends avec impatience la suite 🙂
J’aimeAimé par 1 personne