📘Prix des Lecteurs du Livre de Poche 2019
Ce n’est que plusieurs années après la disparition de sa soeur Summer que Benjamin commence à faire des cauchemars, l’imaginant noyée sous les eaux du Lac Léman, en chemise de nuit bleue. Il pensait n’avoir pas été particulièrement atteint par la disparition soudaine de sa soeur, et pourtant, celle-ci ne cesse de venir le hanter. Il retrace pour le docteur Traub l’histoire de sa famille, si parfaite aux yeux du monde, simple façade dissimulant bien des secrets… Alors que Benjamin cherche seulement à apprendre à vivre avec ses démons, cette quête le mènera finalement à faire la lumière sur ce fameux pique-nique au bord de l’eau, ce jour où tout a basculé.
Comme dans Crans-Montana, les paillettes aveuglent, les apparences font tout dans cette famille aisée vivant au bord du lac Léman, aveuglant tout son entourage par sa beauté de carte postale et sa réussite sans failles. Monica Sabolo s’attaque à la vacuité d’une famille bien sous tous les aspects, incapable de sincérité, et plus encore d’aimer l’enfant raté, Benjamin – jusqu’au jour où Summer disparaît. En nous racontant les séances de psychiatrie de son personnage, Monica Sabolo explore les traumatismes d’un enfant mal aimé, les mécanismes de protection qu’il a mis en place pendant son enfance, et les messages qu’essaie de lui envoyer son inconscient. Elle essaye de nous délivrer un message que le narrateur lui-même nie, créant un suspense intenable pendant la majeure partie du récit.
Emportés par l’incroyable maîtrise littéraire de l’auteure et par notre propre imagination débordante, nous imaginons tous les scénarios possibles quant à la disparition de Summer, pour finalement nous retrouver soufflés par ce qui se trouvait sous notre nez depuis le début et que, comme le narrateur, nous n’avons pas su voir. Summer est un roman extrêmement bien ficelé, où le talent de Monica Sabolo jaillit à chaque ligne, nous enferrant toujours plus adroitement dans l’esprit torturé du jeune Benjamin, ses rêves et ses traumatismes. Délicieusement inclassable, Summer oscille entre le polar psychologique et le roman onirique, un savant mélange.
Lors d’un pique-nique au bord du lac Léman, Summer Wassner, dix-neuf ans, disparaît. Elle laisse une dernière image : celle d’une jeune fille blonde courant dans les fougères, short en jean, longues jambes nues. Disparue dans le vent, dans les arbres, dans l’eau. Ou ailleurs ?
Vingt-cinq ans ont passé. Son frère cadet Benjamin est submergé par le souvenir. Summer surgit dans ses rêves, spectrale et gracieuse, et réveille les secrets d’une famille figée dans le silence et les apparences. Comment vit-on avec les fantômes ?
Il me semblait que j’étais à nouveau contre cette porte, une pièce où l’on aurait enfermé les chagrins et les mystères de ma famille, peut-être de l’humanité toute entière, les espoirs déçus des mères de famille aux lèvres rouges, les parts d’ombre de pères qui mènent des existences parallèles, les secrets des jeunes filles, verrouillés sous leurs paupières maquillées, ou dans les cahiers qu’elles tiennent serrés contre leurs coeurs. Avec le docteur Traub – lui que j’imagine, dans sa salle de bain, s’appliquant une lotion capillaire au parfum de pharmacie, d’un geste soucieux -, nous écoutons, contre cette porte, des murmures, des rires plaintifs et lointains.
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Malheureusement je l’avais détesté… J’étais pourtant sûre de l’apprécier, et quelle déconvenue !
J’ai trouvé que c’était un remake ultra fade de Virgin Suicides… avec des personnages plus caricaturaux et détestables que jamais !
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Ahah, effectivement je vois le rapprochement avec Virgin suicide ! J’ai trouvé l’introspection du narrateur assez intéressante pour ma part, mais je peux comprendre ton sentiment de vacuité.
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