Une sirène à Paris Mathias Malzieu Albin Michel 2019 The Unamed BookshelfLe coeur à la dérive, Gaspard erre entre son appartelier et la péniche du Flowerburger, héritage de sa grand-mère délurée. Poursuivi par ses fantômes, il s’attelle à maintenir l’esprit de Sylvia vivant en étant un « Surpriser » exemplaire – le panache en moins. Il est prêt à se laisser complètement sombrer dans la mélancolie, seul avec son chat Johnny Cash, mais c’est compter l’irruption dans sa vie d’un « poisson-femme » comme il l’appelle tout d’abord, étrange créature magnifique aux écailles étincelantes…

Quand beaucoup de romans actuels sont empreint de tristesse et d’un réalisme dramatique, le nouveau roman de Mathias Malzieu fait figure de bouffée d’air frais, de plongeon en pleine immensité, de voyage au pays de l’imaginaire ! Le monde de Gaspard Snow est un amoncellement d’objets hétéroclites ne demandant qu’à être inventés, son langage même est décalé par rapport à la réalité, loin de notre rapport terre-à-terre avec les mots, il prend des libertés avec la langue, souvent pour le meilleur. C’est un livre où l’on rit, des blagues plus ou moins fumeuses de l’auteur, de ses comparaisons douteuses avec des personnages réels, souvent placés à des moments-clés de l’histoire pour dédramatiser la situation, des idées improbables de son personnage perché sur son nuage. C’est un livre où l’on s’émerveille aussi, où l’imaginaire prend le dessus sur notre cerveau, où l’on écarte toutes les incohérences pour se persuader que tout cela pourrait arriver dans un monde parallèle hypothétique. Finalement, on s’en fout pas mal que ça soit loufoque et complètement à l’ouest, on passe un excellent moment avec notre cher Gaspard et c’est bien tout ce qui compte !

C’est un de ces livres comme on n’en fait plus, un livre qui fait rêver et s’évader, qui parle d’amour et de voyage, de folie et de surprise, pour nous évader de notre morne quotidien et nous donner envie de faire des bêtises en retrouvant notre âme de grand enfant.


Résumé de l’éditeur:

Après le bouleversant Journal d’un vampire en pyjama, Mathias Malzieu retrouve la veine du merveilleux de La Mécanique du cœur avec cette Sirène à Paris, l’histoire d’amour impossible entre un homme et une sirène dans le Paris contemporain. Nous sommes en juin 2016, la Seine est en crue. De nombreuses disparitions sont signalées sur les quais. Attiré par un chant aussi étrange que beau, Gaspard Snow découvre le corps d’une sirène blessée, inanimée sous un pont de Paris.

Il décide de la ramener chez lui pour la soigner, mais tout ne passe se pas comme prévu. La sirène explique à Gaspard que les hommes qui entendent sa voix tombent si intensément amoureux d’elle qu’ils en meurent tous en moins de trois jours. Quant à elle, il lui sera impossible de survivre longtemps loin de son élément naturel…

À travers ce conte moderne, Mathias Malzieu questionne l’engagement poétique et le pouvoir de l’imagination dans une époque troublée.  Ce livre est une déclaration d’amour à l’amour, au panache, à l’épique, à la camaraderie et à la surprise.


Voir disparaître Paris dans son dos fournit le premier grand frisson. Sentir le fleuve se changer en mer donnait l’impression de quitter le port pour de bon. Rapetisser devant l’immensité du monde, s’exposer au sublime. Vérifier la houle comme on vérifie son courrier, partir pour se retrouver. S’inventer de nouveaux souvenirs. Se donner les moyens d’être surpris. Imaginer et travailler dur pour réduire l’écart entre rêve et réalité. Souder. Se souder. Résister. Tenir. Soutenir. Résister. Ne plus se contenter de regarder, apprendre à voir. Trouver. Se retrouver. Se perdre. Perdre. Donner. Recommencer. Vivre en accéléré pour tenir en équilibre entre le futur et le passé. Lula avait réparé la machine à rêves. Tout pouvait arriver désormais, tout pouvait continuer.

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