
Histoire d’amitié, histoire d’amour, histoire de vie, Sous le soleil de mes cheveux blonds raconte une femme, du lycée à ses trente ans, ses sacrifices difficiles, ses amours flamboyants, ses moments de joie éphémères. Au centre de cette histoire, il y a Brigitte, soeur siamoise au physique inversé, mais aussi Marceau, l’amour inconsidéré et puis Iris, Valéry, Gabriel, Elvire. Au-delà des péripéties d’une vie en construction, se pose la question existentielle de toute une génération : Pourquoi devrions-nous devenir adultes ?
Dans la même veine qu’Ariane de Myriam Leroy, en moins toxique et moins extrême, Sous le soleil de mes cheveux blonds montre tout aussi bien l’asphyxie que peuvent provoquer des amitiés de jeunesse, celles qu’on ne veut pas voir finir mais qui nous empoisonnent quand même la vie. Brigitte et Brune ont tout vécu ensemble depuis le lycée : l’entrée en médecine, les premiers amours, les deux P1, l’heure cruciale du choix de la spécialité, le premier mariage, le premier enfant, le premier amant. A force de tout partager, elles ne sauront plus finalement, ce qui appartient à l’une ou l’autre, ni poser les limites nécessaires à leur épanouissement personnel. Elles se perdent dans un tourbillon de fêtes, de danse, d’alcool et de cigarettes pour éviter de regarder la vie passer, et avec elle, leur amitié.
On retrouve dans ce roman le penchant d’Agathe Ruga pour l’astrologie, chaque personnage, chaque réaction s’explique, inexorablement par l’alignement de ses planètes, par ce signe qui lui a été attribué à son insu. On obtient ainsi un panel de personnages très divers et variés, complexes, torturés, rancuniers, mais surtout, terriblement vivants. En évoquant les folies de la vingtaine, les excès sans fin et la violence des sentiments, Agathe Ruga nous plonge dans une douce nostalgie de la jeunesse, avant qu’il ne soit nécessaire de devenir grand, adulte et responsable. Brune reste toujours une grande enfant, et c’est finalement ça qui est beau dans ce premier roman très réussi.
L’une est blonde, secrète et bourgeoise. Au lycée, on la surnomme Brigitte. L’autre, extravertie et instable, répond au nom de Brune. Toutes deux sont encore des jeunes filles pleines d’avenir. Ensemble, elles se le promettent, elles pourront tout vivre.Traversant les années folles de la jeunesse, elles découvrent la joie d’aimer, de danser, de rire et de boire jusqu’au petit matin en rêvant à leurs destins de femmes. Mais un étrange jour d’été, tout s’arrête brusquement. Sans donner aucune explication, Brigitte rompt leur amitié et disparaît.
Les années passent mais n’effacent pas la douleur de l’absence. Lorsque Brune tombe enceinte, le moment est venu de comprendre ce qui s’est joué entre elles, ce qui les a unies puis séparées. D’autant que Brigitte, dont elle n’avait plus la moindre nouvelle, revient la hanter : dans ses rêves, elle aussi attend un enfant… Avec brio, Agathe Ruga explore une tranche de vie aussi enivrante que violente, celle des premières fois, de l’éveil de la féminité, du passage à l’âge adulte et des désillusions, jusqu’à la délivrance.
Je n’ai pas eu de soeur, toi non plus. Une soeur c’est quelqu’un qui vous voit grandir, vous observe, vous adore et vous déteste. Et si une soeur, par définition, est quelqu’un qui subit le même sort que vous, alors nous avons été soeurs souvent. Par chance, nous étions trop différentes physiquement pour que l’on ait l’idée de nous comparer. C’était notre force, notre complémentarité. Toi, blonde et d’apparence sensuelle, froide et sèche à l’intérieur, et moi l’inverse, grande asperge brune et hautaine, mais débordant de tendresse et de larmes à la moindre occasion.
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Tagué:Premier roman
j’hésite, je l’ai vu sur NetGalley …
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C’est une bonne lecture 😉
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