
Entièrement en huis clos, Le dimanche des mères de Graham Swift raconte une journée, juste une seule : ce dimanche de congés octroyé aux domestiques, pratique encore en vigueur au début du XXème siècle, époque à laquelle se déroule ce récit. En 1924, les classes sociales, bien qu’ébranlées par la Première Guerre mondiale, restent très présentes – les domestiques ne frayent pas avec les riches familles qui les emploient. En théorie seulement, puisque Jane Fairchild, petite bonne orpheline, profite de ce jour de congé ancestral pour rejoindre son amant, dernier fils d’une famille respectée du Berkshire. Elle est bien loin de se douter que cette journée signera la fin de cette romance pour le moins inconvenante…
Au risque de faire démentir le bandeau très vendeur – « Si vous avez aimé Downton Abbey, vous aimerez ce roman. » -, je me vois ici dans l’obligation d’avouer que, non, je n’ai pas particulièrement aimé cette lecture (et Dieu sait que j’ai adoré Downton Abbey!). Si le récit commence sur une note prometteuse – deux amants nus dans un lit -, c’est au bout d’à peine 40 pages que j’ai commencé à prier en mon for intérieur pour que l’auteur abrège son propos et cesse de répéter tout le temps la même chose. Humour ou tentative maladroite pour créer du suspense ? Dans les deux cas, le style de Graham Swift m’a laissée de marbre, il indique dès le début que Paul Sheringham ne verra pas la fin de cette journée – et sa mort ne comporte finalement pas la moindre révélation.
Une déception donc, pour ce court roman si prometteur, un jeu romanesque qui n’a pas su me convaincre, une histoire assez lisse, pleine de suppositions pour essayer d’apporter un piment qu’elle n’a finalement pas.
Angleterre, 30 mars 1924. C’est le dimanche des mères, jour où les aristocrates donnent congé à leurs domestiques pour qu’ils rendent visite à leur famille. Jane, une jeune femme de chambre orpheline, le passera en compagnie de Paul, son amant de longue date. traversant la campagne inondée de soleil, elle le rejoint pour un dernier rendez-vous car Paul s’apprête à épouser une riche héritière. Mais les choses ne se déroulent pas comme prévu. Ce dimanche changera à jamais le destin de Jane.
Graham Swift dépeint avec subtilité une aristocratie déclinante, porteuse des stigmates de la guerre, et l’émergence d’une classe nouvelle en quête de liberté. Un roman d’une intensité rare, troublant de grâce, de mystère et de sensualité.
Normalement, on ne devait entrer dans les bibliothèques, oui, surtout dans les bibliothèques, qu’après avoir discrètement frappé à la porte, même si, à en juger par celle de Beechwood, il n’y avait personne la plupart du temps. Cependant, même sans personne à l’intérieur, elles pouvaient vous donner l’impression, plutôt désobligeante que vous n’aviez rien à y faire. Une bonne se devait toutefois d’épousseter – et Dieu sait ce que les livres pouvaient accumuler de poussière ! Entrer dans la bibliothèque de Beechwood revenait presque à pénétrer dans les chambres des garçons, au premier étage. L’utilité des bibliothèques, se disait-elle parfois, tenait moins au fait qu’elles contenaient des livres, qu’à celui qu’elles préservaient cette atmosphère sacrée de « prière de ne pas déranger » d’un sanctuaire masculin.
Plus d’informations et de citations sur Babelio.
il est dans ma PAL! mais je vais encore attendre un peu car cela n’a pas l’air d’être un « enthousiasme débordant »
j’ai adoré « Downton Abbey » 🙂
J’aimeAimé par 2 personnes
Il me tente bien !
J’aimeAimé par 1 personne