La chambre des merveilles, Julien Sandrel, Livre de Poche, Prix des Lecteurs 2019, The Unamed Bookshelf📘Prix des Lecteurs du Livre de Poche 2019

Qu’est-ce qu’une mère ne ferait pas pour son fils? Lorsque Louis tombe dans le coma à la suite d’un accident de skateboard, Thelma se promet de faire tout son possible pour encourager son petit homme à se réveiller. Heureusement pour elle, Louis a pris soin de consigner dans un carnet ses rêves les plus fous : elle n’a plus qu’à suivre le guide pour prouver à son fils que la vie vaut d’être vécue !

Julien Sandrel part d’un sujet extrêmement touchant, une mère prête à tout pour faire sortir son enfant du coma, ajoute un petit twist avec cette liste d’envies et … utilise tous les lieux communs possibles et imaginables pour s’assurer que son livre parlera au plus grand nombre. Oui, la quatrième de couverture annonçait un roman à l’eau de rose, la police énorme et la couverture colorée vendaient ce récit comme un divertissement grand public – pourtant, j’avais quand même espéré mieux que ça, vu les chroniques dithyrambiques que j’ai pu lire. Certes, l’histoire, un peu tirée par les cheveux, ne pouvait probablement pas se passer de quelques raccourcis pour fonctionner, mais certains sont tellement énormes qu’ils rendent le roman complètement prévisible et totalement irréaliste.

Mais plus que ce récit bancal, ce qui m’a foncièrement empêchée d’apprécier ce roman, c’est son style d’écriture. S’il est exagérément caricatural quand Louis parle, avec l’ajout d’une mention entre parenthèses « pour les plus de quarante ans » au moindre de mot de jargon, il est aussi désespérant d’humour facile et de naïveté franche dans tout le récit. Aucun sentiment suggéré, aucune surprise possible dans l’intrigue, aucune possibilité d’interprétation : tout est dit, annoncé, expliqué, comme dans les livres pour enfants. A chaque rebondissement, l’auteur nous explique ce que nous devons comprendre, penser, ressentir, avec un manque de sensibilité et de nuance confondant, bridant toute créativité de la part du lecteur et ôtant tout suspense du récit.


Résumé de l’éditeur:

Louis a douze ans. Ce matin, alors qu’il veut confier à sa mère, Thelma, qu’il est amoureux pour la première fois, il voit bien qu’elle pense à autre chose, sûrement encore à son travail. Alors il part avec son skate, fâché et déçu, et traverse la rue à toute vitesse. Un camion le percute de plein fouet. Le pronostic est sombre.
Dans quatre semaines, s’il n’y a pas d’amélioration, il faudra débrancher le respirateur de Louis. En rentrant de l’hôpital, désespérée, Thelma trouve un carnet sous le matelas de son fils. À l’intérieur, il a répertorié toutes les expériences qu’il aimerait vivre un jour : la liste de ses « merveilles ». Thelma prend une décision : une par une, ces merveilles, elle va les accomplir à sa place. Et les lui raconter. Si Louis entend ses aventures, il verra combien la vie est belle. Peut-être que ça l’aidera à revenir. Mais il n’est pas si facile de vivre les rêves d’un ado, quand on a presque quarante ans…


J’ai frissonné. Je me suis levée et j’ai regardé le ciel. Étais-je en train de devenir folle ? L’espace de quelques instants, j’avais occulté la noirceur des nuages qui pesaient sur mon fils. Mais la nuit était lourde, l’issue insaisissable. Louis ne reviendrait peut-être jamais, je le savais. Je me suis mise à pleurer, silencieuse, immobile. Mon obstination était sans doute absurde, mais je ne pouvais me résoudre à laisser partir mon fils sans lui avoir permis de réaliser tous ses rêves d’enfant.
Combien de temps me restait-il ? Moins d’un mois maintenant. J’avais déjà perdu combien de précieuses journées. Il était plus que temps d’entamer cette course contre la montre et pour la vie.
J’ai tourné la première page et découvert ce qui m’attendait.
J’allais sortir de ma zone de confort, je le savais. J’étais prête. Pour Louis. Et sûrement un peu pour moi.

Plus d’informations et de citations sur Babelio.