Le bonheur n'a pas de rides, Anne-Gaëlle Huon, Le Livre de Poche, The Unamed Bookshelf

📘Prix des Lecteurs du Livre de Poche 2019

Qui ne serait pas attendri par l’histoire de Paulette et des pensionnaires de Monsieur Yvon ? J’ai beau ne pas être une grande amatrice de « feel good books« , celui-ci a touché juste. Anne-Gaëlle Huon nous emmène sur les traces d’une petite dame au caractère bien trempé, bien décidée à profiter de sa vieillesse dans une propriété de luxe. Quelle n’est pas sa surprise quand son fils la dépose finalement dans une simple auberge, perdue au milieu de nulle part, sur les conseils de sa perfide belle-fille ! Ce qui commence comme un cauchemar pour Paulette finit au bout du compte par se révéler être un excellent choix – bien malgré elle !

Alors oui, c’est plutôt pétri de bons sentiments, il y a de la romance, de l’amitié, des moments outrageusement clichés et pourtant… J’ai ri, souri, et puis ri encore, jusqu’à verser ma petite larme – et c’est plutôt rare chez moi ! Avec doigté, l’auteure parvient à nous intriguer, à nous amuser, et à nous émouvoir, tout en même temps, c’est un véritable plaisir. J’ai parfois eu l’impression de me retrouver dans les Dix petits nègres, avec ces personnages si particuliers et ces petits mystères insoupçonnés – même si la fin est d’autant moins dramatique, je vous l’accorde.

Le bandeau ne mentait pas, c’est vraiment un livre qui fait aimer la vie, c’est le moins qu’on puisse dire ! Il replace au centre de nos vies l’amitié, l’amour, la folie, l’imprévu, la joie des moments partagés et la tendresse qu’on peut éprouver pour nos semblables. Il n’y a rien de plus authentique que l’auberge de Monsieur Yvon et ses pensionnaires, certes atypiques, mais terriblement attachants !

Un grand merci au Livre de Poche pour cette lecture agréable, que je n’aurais sans doute pas découvert sans le Prix des lecteurs.


Résumé de l’éditeur:

Le plan de Paulette, quatre-vingt-cinq ans, semblait parfait : jouer à la vieille bique qui perd la tête et se faire payer par son fils la maison de retraite de ses rêves dans le sud de la France. Manque de chance, elle échoue dans une auberge de campagne, au milieu de nulle part.
La nouvelle pensionnaire n’a qu’une idée en tête : quitter ce trou, le plus vite possible ! Mais c’est compter sans sa nature curieuse et la fascination que les autres résidants, et surtout leurs secrets, ne tardent pas à exercer sur elle. Que contiennent en effet les mystérieuses lettres trouvées dans la chambre de monsieur Georges ? Et qui est l’auteur de l’étrange carnet trouvé dans la bibliothèque ?
Une chose est certaine : Paulette est loin d’imaginer que ces rencontres vont changer sa vie et peut-être, enfin, lui donner un sens.


Nour écarta un mèche qui tombait sur les yeux de la jeune fille. Puis, d’une voix douce et profonde, elle lui parla d’un temps pas si lointain où les gens préféraient mourir d’amour que de solitude. Un temps où l’on pouvait rater un coup de téléphone et ne jamais le savoir. Où l’on pouvait sentir l’odeur de l’être aimé et contempler ses larmes dans le papier d’un billet doux. Où les mots d’amour se rangeaient, entourés de rubans, dans des tiroirs. Où les rencontres se vivaient à coeur ouvert, sans écran, sans filet. A cette époque, les vies étaient plus courtes, ce qui laissait croire que l’amour ne s’éteignait jamais. On sautait dans une histoire à pieds joints, sans se soucier de savoir si l’autre aimait les chiens, les chats ou les oiseaux. S’il votait à droite ou buvait du thé au petit déjeuner. Notre époque et ses technologies avaient englouti de leurs mâchoires intelligentes tout ce qui faisait le sel de nos histoires d’amour. Aujourd’hui on choisissait l’élu de son coeur dans un catalogue, en s’assurant que son métier, son lieu de vacances et son sport préféré correspondaient en tout point à ce que l’on en attendait. Les relations s’enchaînaient comme des kleenex. Mais le coeur, avide d’aventure, peinait souvent à s’enthousiasmer pour celui ou celle qu’on lui servait sur un plateau téléguidé.

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