🙋🏼Grand Prix des Lectrices Elle 2020
Jusqu’où la folie des hommes peut-elle les mener ? Harry Hole pensait avoir touché le fond, pourtant le pire reste encore à venir… Obnubilé par Svein Finne, violeur et tueur en série, persuadé de voir des coupables à tous les coins de rue, Harry Hole se jette dans une enquête trouble aux limites de la légalité, n’hésitant pas à risquer sa vie et celle des autres dans la poursuite de cette vérité qui lui échappe. Pendant quelques six cent pages, Harry suit des pistes comme un chien renifle une trace, deux traces, dix traces. A chaque fois, ça semble être la bonne, tout concorde, et pourtant, c’est invariablement un retour à la case départ que cet alcoolique notoire revient noyer dans la boisson.
Jo Nesbø nous entraîne avec brio dans la lente descente aux enfers de son personnage fétiche, brouillant les pistes, ajoutant au fur et à mesure de nouveaux éléments pour nous induire en erreur. J’avais beau n’avoir jamais lu de roman du maître du thriller scandinave, je n’en ai pas moins été happée par sa plume magnétique et tourmentée. Ses personnages ont beau être nombreux, ils n’en sont pas moins d’une profondeur psychologique rare dans ce type de romans : chacun s’efforce de cacher ses failles, ses terribles erreurs et ses élans de psychopathe dangereux. A travers leurs interrogations et celles de notre héros, c’est la même question qui revient toujours en boucle : est-ce que chacun d’entre nous cache en lui un tueur notoire, prêt à assassiner quelqu’un de sang froid à la première occasion ? Vous vous en doutez, la réponse donnée par Jo Nesbø est un « oui » franc et massif, lui permettant de nous entraîner dans une spirale de noirceur sans égale, dans un lent ballet de suspects tous plus crédibles les uns que les autres, jusqu’à atteindre un dénouement coup-de-poing, prenant le lecteur totalement au dépourvu.
Décidément, Jo Nesbø n’a pas volé son titre de maître du thriller scandinave !
Harry Hole a réintégré la police criminelle d’Oslo, mais il doit se contenter des cold cases alors qu’il rêve de remettre sous les verrous Svein Finne, ce violeur en série qu’il avait arrêté il y a une dizaine d’années et qui vient d’être libéré.
Outrepassant les ordres de sa supérieure hiérarchique, Harry traque cet homme qui l’obsède. Mais un matin, après une soirée bien trop arrosée, Harry se réveille sans le moindre souvenir de la veille, les mains couvertes du sang d’un autre.
C’est le début d’une interminable descente aux enfers : il reste toujours quelque chose à perdre, même quand on croit avoir tout perdu.
L’idée que, à un moment donné, on perdait le cap, qu’on ne savait plus où on était, où on allait, que la vie n’était qu’un méli-mélo de coups de rame sales et maladroits, cette idée était si désagréable que nous préférions réécrire l’histoire a posteriori. C’était pour ça que les gens qui avaient connu ce qu’on appelle le succès, et à qui on demandait d’en parler, disaient souvent que c’était le rêve – au singulier – qu’ils avaient depuis qu’ils étaient petits, réussir dans ce domaine. C’était sûrement sincère. Ils avaient sûrement juste oublié tous les autres rêves, ceux qui n’avaient pas été nourris, que s’étaient évanouis, avaient disparu. Allez savoir si nous aurions mieux vu l’absurde chaos de hasards qu’était la vie si, au lieu d’écrire des autobiographies, nous avions écrit des prédictions de vie, nos vies telles que nous pensions qu’elles allaient être. Pour ensuite les oublier et les ressortir sur le tard, afin de voir ce dont nous avions réellement rêvé.
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