L'avenir de la planète commence dans notre assiette, Jonathan Safran Foer, Editions de l'Olivier, The Unamed Bookshelf🙋🏼Grand Prix des Lectrices Elle 2020

Le réchauffement climatique a beau être devenu une préoccupation majeure du XXIème siècle, nous ne pouvons que constater le manque d’efficacité des mesures prises jusqu’à présent pour l’enrayer. Chacun à notre niveau, nous avons modifié de manière infime notre façon de vivre au quotidien : nous recyclons plus, nous n’utilisons plus de sacs plastiques, nous consommons des produits bio, nous essayons de manger des produits locaux et de saison, nous évitons de jeter et préférons revendre d’occasion, etc. Pour autant, la planète ne s’en porte pas beaucoup mieux, et les effets néfastes de l’activité humaine ne font que s’accroître d’année en année. Jonathan Safran Foer, dans cet essai pour le moins atypique, offre une réponse simple à cette problématique du réchauffement climatique : arrêtons de consommer des produits d’origine animale, pour forcer l’arrêt de l’élevage intensif, lequel est responsable d’une majeure partie des émissions de gaz à effet de serre.

Plus simple à dire qu’à faire, me direz-vous. C’est justement tout le propos du livre : malgré la prise de conscience collective et individuelle qu’il faut faire quelque chose, le dérèglement climatique reste une notion tellement nébuleuse pour chacun d’entre nous, que nous n’arrivons pas à changer notre mode de vie au quotidien – même l’auteur avoue avoir des difficultés à renoncer à un petit burger ! Pour illustrer ce paradoxe entre la connaissance des faits et l’acceptation de ces mêmes faits qui, elle seule, peut pousser à l’action, il revient sur des événements historiques où cette même problématique s’est posée : l’effort de guerre américain lors de la Seconde Guerre mondiale, la restitution par Jan Karski des atrocités commises dans le ghetto de Varsovie à Felix Frankfurter, incapable de le croire, et la fuite de la grand-mère de l’auteur, polonaise juive menacée par la montée en puissance du nazisme.

Ce mélange de faits historiques, d’anecdotes personnelles et de statistiques scientifiques nous donne un essai agréable à lire, parfois légèrement difficile à suivre, mais toujours très instructif.


Résumé de l’éditeur :

« Des millions de gens vont mourir à cause du réchauffement climatique. Des centaines de millions de gens vont devenir des réfugiés climatiques. Ces chiffres comptent, parce que ce ne sont pas seulement des chiffres – il s’agit d’individus, avec chacun une famille, des habitudes, des phobies, des allergies, des aliments préférés, des rêves récurrents, une chanson qui lui est restée dans la tête, des empreintes uniques et un rire particulier. […] Il est difficile de prendre en charge des millions de vies. Mais il est impossible de ne pas prendre soin d’une seule. Cependant, peut-être n’avons-nous pas besoin de nous soucier de ces millions de gens. Il nous suffit de les sauver. »

Après l’immense succès de Faut-il manger les animaux ?, Jonathan Safran Foer revient à la charge : l’élevage intensif des animaux est responsable du dérèglement climatique. L’extinction de la planète aura lieu parce que nous mangeons trop de viande. Avec empathie, avec humour, l’auteur analyse les défis auxquels nous devons faire face. Parce qu’il n’est pas trop tard pour inverser la tendance. Et que l’avenir de la planète commence maintenant, dans notre assiette.


Le changement dans les comportements sociaux, tout comme le dérèglement climatique, est causé par de multiples réactions en chaîne qui se produisent simultanément. L’un comme l’autre provoque, et sont provoqués par des boucles de rétroaction. Aucun facteur isolé n’est en lui même responsable d’un ouragan, d’une sécheresse ou d’un incendie de forêt, … – et pourtant dans tous ces cas chaque facteur a son importance. Quand un changement s’avère nécessaire, beaucoup prétendent qu’il est impossible que des actions individuelles le suscitent et que, par conséquent, il serait inutile que si que ce soit du essaie. C’est tout à fait contraire à la vérité : l’importance de l’action individuelle est précisément la raison pour laquelle tout le monde doit essayer.

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