Wild Cheryl Strayed 10/18 The Unamed Bookshelf

Cheryl Strayed, ayant perdu sa mère, divorcé d’avec son amour de jeune fille, commencé à consommer de l’héroïne à ses heures perdues, se dit qu’il lui faut faire quelque chose pour retrouver son chemin et ce qu’elle est vraiment. Quoi de plus approprié qu’un défi physique et mental sans égal – un trek de cent jours sur le Pacific Crest Trail (PCT pour les intimes), une des plus longues et des plus exigeantes randonnées du monde ? Reprenant ses notes et ses souvenirs plusieurs années après, elle nous raconte dans ce mémoire cette aventure unique, sa confrontation à la nature sauvage, et surtout, à elle-même.

Autant vous dire que cette lecture a commencé sur les chapeaux de roues : j’ai commencé à lire le premier chapitre à haute voix, pour retrouver les sonorités de la langue anglaise que j’aime tant, et très vite, des torrents de larmes ont commencé à dévaler mes joues. Cheryl y raconte l’agonie fulgurante de sa mère décédée d’un cancer du poumon, à la plus grande surprise de tout son entourage, qui n’avait rien vu venir. Décor planté, maintenant en avant pour la randonnée. Continuant sur la même lancée, Cheryl Strayed ne prend pas de pincettes pour décrire cette expérience et minimiser son inconscience de s’être embarquée, en tant que novice, si peu préparée sur les routes du PCT. En se concentrant sur sa douleur physique, sur ses pieds dévorés par les ampoules dont les ongles ne tardent pas à se décrocher, elle fait l’apprentissage de l’humilité et, sans y prendre garde, relativise énormément ce qui, dans sa vie « normale », la dévorait de l’intérieur. Loin de notre civilisation moderne, elle parvient enfin à se retrouver en se recentrant sur l’essentiel : mettre un pied devant l’autre, manger, boire, survivre, et profiter des rares instants de communion avec ses camarades de trail, tous terriblement attachants.

Même si le récit comporte quelques longueurs liées à la monotonie de la vie sur le PCT, je ne regrette pas du tout de m’être lancée aux côtés de Cheryl sur ce chemin. J’y ai retrouvé des réflexions vraies et universelles sur la vie, ses écueils et sa beauté, j’y ai trouvé un message fort sur la volonté, qui peut nous permettre d’accomplir l’impossible, même quand on pense ne pas en être capable. Sur la quatrième de couverture de mon édition, Oprah Winfrey dit: « I love this book. I want to shout it from mountain top » J’adore ce livre. Je veux le crier du haut d’une montagne. Ça résume bien mon sentiment.


Résumé de l’éditeur:

Lorsque sur un coup de tête, Cheryl Strayed enfile son sac à dos, elle n’a aucune idée de ce qui l’attend. Tout ce qu’elle sait, c’est que sa vie est un désastre. Entre une mère trop aimée, brutalement disparue, un divorce douloureux et un lourd passé de junky, Cheryl vacille. Pour tenir debout et affronter les fantômes de son passé, la jeune Cheryl n’a aucune réponse, mais un point de fuite : tout quitter pour une randonnée sur le « Chemin des crêtes du Pacifique ». Lancée au cœur d’une nature immense et sauvage, seule sous un sac à dos trop lourd, elle doit avancer pour survivre, sur 1700 kilomètres d’épuisement et d’effort, et réussir à atteindre le bout d’elle-même. Une histoire poignante et humaine, où la marche se fait rédemption.


Alors que je contemplais le lac, j’ai pris conscience que grandir dans une famille pauvre avait finalement ses avantages. Je n’aurais sans doute jamais eu le cran de me lancer dans ce voyage avec si peu d’argent si je n’avais pas eu l’habitude d’en manquer. J’avais toujours évalué les moyens de ma famille d’après ce que je n’avais pas connu : les colonies de vacances, les leçons, les voyages, la fac et cette aisance inexplicable que confère une carte de crédit alimentée par quelqu’un d’autre. Maintenant, je commençais à voir le lien, entre la façon dont ma mère et mon beau-père s’étaient toujours débrouillés pour y joindre les deux bouts et ma certitude de pouvoir y arriver moi aussi. Avant mon départ, je n’avais ni calculé ce que me coûterais mon voyage, ni mis cette somme de côté en y ajoutant de quoi parer à toute éventualité. Sinon, je ne serais pas là, quatre-vingts et quelques jours plus tard, fauchée mais heureuse – en train de faire ce que je voulais alors que toute personne raisonnable aurait considéré que je n’en avais pas les moyens.

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