Au bonheur des filles, City of Girls, Elizabeth Gilbert Editions Calmann Levy The Unamed BookshelfDans cette lettre, longue de plus de 400 pages, Vivian Morris s’emploie à expliquer dans le détail à Angela comment elle a connu son père et ce qu’il a été pour elle, couchant ainsi sur le papier une bonne partie de sa vie, des années 1940 où, jeune fille, elle débarquait pour la première fois à New York, aux années 2010 où, femme âgée, elle veillait sur son petit monde, désormais bien rétréci. Avec cette intrigue qui n’est pas sans rappeler la très populaire série télévisée How I met your mother, Elizabeth Gilbert nous sert un roman historique assez folklorique sur le Broadway de l’entre-deux-guerres, et la transformation de Manhattan au sortir de la Seconde Guerre Mondiale.

La confession de Vivian prend en effet de nombreux détours pour en arriver au fait, racontant ses soirées électrisantes auprès d’une showgirl au physique renversant, la belle Celia Ray, son engagement en tant que costumière dans le théâtre de Hell’s Kitchen de sa tante Peg, ses aventures avec Anthony, bel acteur peu fréquentable pour une jeune femme de son milieu. C’est un monde entier qui se déroule devant nos yeux ébahis, le faste décadent d’une époque révolu où les saltimbanques allaient s’encanailler dans les clubs downtown – la Belle Epoque, version new yorkaise. La quatrième de couverture nous promet un revirement de situation sensationnel, mais celui-ci n’est finalement pas si catastrophique, et la petite Vivian reprend bientôt la route de la ville pour s’engager dans l’effort de guerre et construire sa vie de femme indépendante, résolument en avance sur son époque.

Agréablement divertissant, c’est un roman aisé à lire, qui nous transporte dans un monde fascinant et électrisant, à travers des portraits de femmes surprenantes, décalées et atypiques, refusant les conventions sociales que la société de l’époque essayait de leur imposer. Un très bon moment de lecture, parfait pour se changer les idées et repartir du bon pied !


Résumé de l’éditeur:

New York est une fête!

Du haut de ses 19 ans, Vivian sait déjà qu’elle ne veut pas du destin tout tracé par ses parents. Mais de sa bulle protégée, elle est loin de s’imaginer le tourbillon incroyable qu’est New York au début des années 1940. Alors, quand après un énième échec scolaire elle est envoyée chez sa tante Peg qui possède un théâtre en plein Times Square, Vivian n’en croit pas ses yeux. Entre la ville qui vibre sans cesse et la troupe d’artistes et de danseuses qui cohabitent joyeusement dans le théâtre, Vivian découvre l’exubérance, la fête et la liberté. Surtout auprès de sa nouvelle amie Celia, une sublime showgirl très émancipée pour l’époque… Mais un faux pas lors d’une virée nocturne fera hélas chavirer le nouveau monde de Vivian et la renverra à la case départ.

Quand on a goûté au bonheur d’être une fille libre,
peut-on y renoncer ?


Manhattan nous attendait, fièrement perché sur son nid de granit, niché entre ses deux fleuves aux eaux sombres. Ses bouquets de gratte-ciel scintillaient telles des colonnes de lucioles dans l’air velouté de l’été. Une fois franchi l’imposant Washington Bridge, large et long comme une aile de condor, on pénétra enfin dans la ville, dans ce lieu dense et chargé de signification – la plus belle des métropoles que le monde ait jamais connues. C’est du moins ce que j’ai toujours pensé.
J’étais submergée de révérence.
J’allais planter ma petite vie en ce lieu, et ne plus jamais en repartir.

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