12bis rue du Maréchal Joffre Anne de Kinkelin Harper Collins France Traversée 2020 The Unamed Bookshelf

Comment revenir à la vie lorsqu’on a frôlé la mort plusieurs fois ? Comment croire en son destin quand on fait 45 kilos toute mouillée et que chaque bouchée de nourriture est surveillée de près par nos parents ? A ses questions, Léa a trouvé sa réponse : faire le tour de France des 12bis rue du Maréchal Joffre, pour voir si d’autres, à cette même adresse banale, se sont construit un destin. Joseph, Milo, Marceau et Garance, quatre inconnus sur qui elle compte pour l’aider à retrouver le goût de la vie. Une quête folle, une histoire peu crédible de prime abord, qui permet pourtant à Anne de Kinkelin de nous servir un roman d’une grande sincérité, une ode à l’anticonformisme et au bien que nous veulent les autres, tous ces inconnus qui croisent notre chemin et font de nous ce que nous sommes.

Même si au départ, j’étais un petit peu sceptique sur l’intrigue, l’auteure m’a surprise et convaincue, notamment avec le portrait évolutif qu’elle dresse de la famille de Léa, cette famille dysfonctionnelle dans laquelle le plus malade n’est pas forcément celui que l’on croit. Petit à petit, elle déconstruit nos premières impressions pour nous révéler l’origine possible du mal dont souffre la jeune fille depuis toute petite, cette anorexie précoce, couplée à une absence de sentiments. En partant sur les routes, Léa fait exploser le status quo familial malsain, révèle au grand jour les failles et les forces respectives de ses parents, et aide tout le monde à aller de l’avant.

C’est sans conteste un roman qui amène à relativiser et à voir la vie plus rose, mais ce n’est pas tout : c’est aussi un livre très joliment écrit, avec beaucoup de poésie et de vagues à l’âme, une quête de soi étrangement captivante et inattendue, qui transmet de beaux messages d’estime de soi sans tomber dans la facilité ou le pathos. Un concentré de folie, de simplicité et de joie de vivre pour retrouver confiance en soi en toute bienveillance cet été !


Résumé de l’éditeur:

12 bis, avenue du Maréchal-Joffre, à Houilles. C’est son adresse. Banale, comme elle. Hôpital-maison-bac avec mention : un pur esprit dans un corps frêle et l’âme perdue dans un sfumato proche de la brume du lac de Côme. Mais voilà qu’un jour, réfugiée sur son toit, Léa acte la rupture. L’été est là. L’heure des possibles. Le moment rêvé pour quitter les siens et surtout, vérifier si la banalité du lieu où l’on vit détermine la grandeur de son destin.
Elle tient l’itinéraire parfait : parmi les milliers d’occurrences trouvées sur Google, quatre « 12 bis », des êtres dont elle ignore tout et veut tout savoir. 2615 kilomètres plein Sud, de Mérignac à La Colle-sur-Loup en passant par Tarbes et Biarritz, pour goûter à l’art des jardins sauvages, vivre sa vie à l’envers, rire de la colère et – qui sait ? – apprendre à aimer sa mère.


« Avoir un destin. » C’est peut-être un peu ambitieux, comme entrée en matière, et pourtant il n’est question que de cela. Peut-on être heureux à une adresse ordinaire, dans une ville quelconque, en étant soi-même pas grand chose ? Quand on est cloué au sol par une histoire qui n’est pas la sienne et un héritage dont on ne veut pas, peut-on trouver une échappatoire vers soi ? Vers son chemin, sa route, sa voie. J’ai peur du mot destinée. Il a un côté divin qui m’échappe. Peut-on faire quelque chose de soi-même quand on a juste l’impression de n’être ni au bon endroit ni au bon moment et, me concernant, pas dans la bonne époque ? Qu’on n’entre dans aucune des cases où les autres vous mettent. Les autres et leurs a priori.

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