Queenie, Candice Carty-Williams, Trapeze Publisher, English, The Unamed Bookshelf

Lorsque nous faisons la connaissance de Queenie, elle n’est décidément pas dans une bonne passe : non seulement Tom, son petit ami de longue date, exige un break et la met à la porte de leur appartement, mais en plus elle découvre qu’elle a fait une fausse couche sans s’en rendre compte. A partir de là, son monde s’écroule, chaque jour un peu plus, malgré l’affection de sa famille et de ses amies, faisant remonter à la surface de nombreux traumatismes enfouis par des années de déni et de silence imposé.

Candice Carty-Williams nous montre, dans ce premier roman tragicomique, comment des siècles d’Histoire affectent, encore aujourd’hui, les vies de femmes noires d’origine africaine en Angleterre (et probablement partout ailleurs), comment les stéréotypes et l’identité noire attendue par la société leur sont imposés au quotidien, niant ainsi leur identité propre en tant que femmes. Tout ce qui arrive à Queenie semble, d’une manière ou d’une autre, liée à la couleur de sa peau, à son physique hérité de ses ancêtres jamaïcains : pour elle, être noire signifie être considérée comme « jetable » par les hommes, être jugée coupable quand un homme blanc l’accuse, ne pas être prise au sérieux dans son travail, ne pas avoir le droit d’aller demander de l’aide quand ça ne va pas. Candice Carty-Williams parvient à aborder le sujet des discriminations quotidiennes, souvent inconscientes et malheureusement tellement ancrées dans nos sociétés, avec beaucoup de doigté, nous amenant à questionner à nos propres façons de penser et d’agir, nous les blancs historiquement privilégiés.

Queenie est terriblement attachante dans sa posture d’anti-héroïne assumée, elle nous rappelle à nos faiblesses, à notre moi peureux et craintif qui aimerait lui aussi se réfugier sous la couette pour écrire des textos à ses meilleures amies. Queenie est comme nous toutes et c’est peut-être le message le plus politique que défend ce livre : quelque soit la couleur de notre peau, nous nous identifions à elle, nous pleurons avec elle, et nous l’admirons pour son courage quand elle remonte la pente, à la force de sa volonté.


Résumé:

Anglaise d’origine jamaïcaine, Queenie habite à Londres avec Tom, son petit ami, et débute une carrière prometteuse. Lorsque ce dernier la quitte, elle sombre dans une spirale infernale et enchaîne les mauvaises expériences, malgré le soutien de ses amies Darcy, Kyazike et Cassandra. En tant que jeune immigrée noire, Queenie doit se battre et relever la tête coûte que coûte. 


‘And school, university, work, it’s all going to come with its stuff. You’ll meet people who « don’t see race » and are « colourblind », but that’s a lie. They do see it,’ I explained. I knew how my cousin’s attention span waned when being taught anything, so I tried not to sound like I was lecturing her. ‘And people should see it. We’re different, and they need to accept our difference,’ I continued, and Diana nodded along. I kept going while I had her. ‘We aren’t here for an easy ride. People are going to try and put you in a mould, they’re going to tell you who you should be and how you should act. You’re going to have to work hard to carve out your own identity, but you can do it. I’m not going to tell you about the men until you’re older but that’s a discussion we’re going to have to have,’ I told Diana. ‘Or women. Whoever, whatever, it’s your choice.’

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