Circé Madeline Miller Pocket Mythologie grecque The Unamed Bookshelf

Avec Circé, Madeline Miller nous propose une véritable plongée dans la mythologie grecque, en nous emmenant à la rencontre de nombreux héros, divinités, nymphes, naïades, titans et monstres en tous genres. En alternant les aventures vécues par Circé et les récits contés par les différents personnages qu’elle croise tout au long de sa vie immortelle, l’auteure parvient à nous faire (re)découvrir une grande partie des mythes les plus fascinants de la Grèce Antique : l’Iliade et l’Odyssée bien sûr, mais aussi l’histoire de Thésée et du Minotaure, de Chabryde et Scylla, d’Icare et de son père Dédale, de Jason et de la Toison d’or, et bien d’autres encore. Aucun de ces mythes ne m’était inconnu, et pourtant j’ai pris beaucoup de plaisir à les redécouvrir par les yeux de la sorcière d’Ææa.

Ici, les dieux sont dépeints comme des enfants cruels et capricieux, dévorés par l’ennui, qui utilisent les hommes et leurs sentiments à la seule fin de se divertir, les tyrannisant pour obtenir toujours plus de sacrifices et d’offrandes. Les mortels sont considérés par Circé comme les victimes de l’injustice des dieux, incapables de se défendre d’eux et d’échapper à la destinée qu’ils ont tracée pour eux. L’immortalité est présentée comme un poids, une malédiction empêchant les divinités de profiter de leur vie infinie et les condamne à une succession de souffrances sans fin, dont les mortels font les frais.

Étonnante de complexité, Circé est bien différente, dans ce roman plein de suspense et des réflexions philosophiques, de l’image qu’on peut s’en faire à l’école, quand on découvre l’Odyssée pour la première fois. En son for intérieur, elle s’identifie plus aux hommes qu’aux dieux, rejetant la façon qu’ont les siens de se jouer sans cesse des pauvres humains qui ne cherchent qu’à les contenter. Connue pour ses méfaits, Circé n’en ressent pas moins du regret, au contraire de ses semblables, et s’avère finalement capable de bonté.

Circé est une excellente échappée vers un monde magique et merveilleux, étrangement familier mais toujours surprenant. Évasion garantie !


Résumé de l’éditeur:

Fruit des amours d’un dieu et d’une mortelle, Circé la nymphe grandit parmi les divinités de l’Olympe. Mais son caractère étonne. Détonne. On la dit sorcière, parce qu’elle aime changer les choses. Plus humaine que céleste, parce qu’elle est sensible. En l’exilant sur une île déserte, comme le fut jadis Prométhée pour avoir trop aimé les hommes, ses pairs ne lui ont-ils pas plutôt rendu service ? Là, l’immortelle peut choisir qui elle est. Demi-déesse, certes, mais femme avant tout. Puissante, libre, amoureuse…


C’était ainsi que les mortels trouvaient la gloire, songeai-je. A force d’entraînement et de diligence, cultivant leurs talents à la manière d’un jardin, jusqu’à ce que ceux-ci resplendissent sous le soleil. Mais les dieux naissent ichor et nectar, et leur excellence déborde déjà du bout de leurs doigts. Ainsi, ils trouvent leur renommée en prouvant ce qu’ils sont capables de gâcher : en détruisant des villes, initiant des guerres, engendrant monstres et épidémies.
Toute cette fumée et toutes ces saveurs qui s’élèvent si délicatement de nos autels. Elles ne laissent derrière elles que de la cendre.

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