
La paix tranquille du royaume de Galahazul se retrouve un beau jour mise à mal par une attaque terroriste d’une violence inouïe : un jeune homme radicalisé a défiguré la princesse Leïla en lui jetant de l’acide au visage. Alors que tout le royaume se ronge les sangs, Leïla survit à sa blessure, et entame un long processus de guérison, à la fois physique et psychologique. Comment apprendre à vivre avec cette blessure, si visible aux yeux de tous ? Comment se réapproprier son visage quand celui-ci a été volé par une personne mal intentionnée ? Comment s’autoriser à aimer sans honte, quand son visage est devenu celui d’une Bête ?
Avec ce premier roman aux accents des Mille et unes nuits, Floriane Joseph nous entraîne dans un monde merveilleux peuplé de princesses, de djinns, d’oiseaux volants et de cavaliers mystérieux, nous laissant stupéfaits par la richesse de son imagination et la précision de ses visions. S’inspirant de pays orientaux où sultans et vizirs occupaient une place de choix, elle nous fait voyager ici dans un pays où les conflits sont en voie de disparition, où la vie est rythmée par les bals et les Conseils des Ministres, et où la créativité de chacun est encouragée et valorisée. Dans ce royaume idéal, chacun est considéré, hommes et animaux, et tous vivent en harmonie, dans le respect des droits fondamentaux de chaque individu. Seuls les barbares, ceux qui entendent dicter aux autres de quelle couleur est le « canari », viennent troubler cette paix si habilement établie par l’Alliance…
Tout en nous racontant un joli conte pour adultes, elle soulève un certain nombre de questionnements philosophiques et psychologiques, effleurant de ses métaphores la question de la religion et du châtiment, la quête de soi et de sa propre raison d’être ainsi que la difficulté d’aimer et d’être aimé pour ce que nous sommes. Des thèmes universels, présents dans de nombreux ouvrages, mais amenés ici par un cadre enchanteur propice à la réflexion et à l’immersion totale. Une très belle réussite que ce premier roman à la superbe couverture, que je vous recommande vivement de découvrir au plus vite – dépaysement garanti !
La Belle est la Bête est le récit d’une quête et l’histoire d’une femme. Un jour de grand soleil, la princesse Leïla est défigurée à l’acide par un inconnu, un jeune homme ayant fréquenté les factions extrémistes aux confins des terres gardées par le sultan. Ce dernier met tout en œuvre pour sauver sa jeune fille et rassurer son peuple, qui se lance tout entier à la recherche de celui qui est rapidement qualifié de terroriste. Le royaume entier tremble devant la violence de cette attaque. Pourtant, la princesse Leïla se relève. Dès lors, elle décide de continuer à honorer les nombreux bals du royaume de sa présence. Chaque danse est l’occasion de faire fleurir sur ce visage encore non apprivoisé des masques toujours plus somptueux, chaque fois plus grandioses. Autant de couleurs pour se composer une nouvelle identité… De palais en déserts, ce conte pour adultes mêle la politique à l’amour. Le terrorisme s’insinue dans un univers chatoyant, la réalité la plus cruelle côtoie un réalisme magique. Un conte moderne aux accents orientaux, où les femmes sont fortes et les royaumes imparfaits, où les monstres sont humains et où les hommes vont de valse en déchirure, dans une quête éperdue de beauté, de libertés et de sens.
Comment tombe-t-on amoureux d’une femme défigurée ? Peut-on aimer sans visage ? Si on lui avait laissé un masque lisse et blanc, sans lèvres, sans nez, où tout aurait été à réinventer, aurait-ce été mieux ou pire que ce visage déformé au grotesque ? On dit que le physique n’est pas tout. On dit les passions communes, les défauts qui rendent uniques, les moments partagés, la voix… On dit que l’amour est aveugle. On dit beaucoup de choses. Si les rôles étaient inversés, pourrait-elle aimer quelqu’un avec un tel visage ? Elle ne savait pas. Alors elle pleurait, un bras autour d’une colonne.
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J’aime les contes et celui-ci est bien tentant 😀
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