Le Montespan Jean Teulé Editions Pocket The Unamed Bookshelf Histoire Roi Soleil

Le marquis de Montespan est aussi méconnu que son épouse fut portée aux nues. Oublié puis carrément chassé de la cour de Versailles, il a toujours fait trop d’ombre au Roi Soleil pour mériter sa place dans les livres d’histoire. Et pourtant, quel personnage flamboyant ! Amoureux transi son épouse, humble marquis aimé des petites gens, rebelle gouailleur, ce personnage a décidément tout pour plaire – surtout quand il est rendu à la vie par la plume franche et parfois un peu salace de Jean Teulé.

Quand j’avais découvert ce livre pour la première fois, en 2013, je n’avais pas été particulièrement sensible à l’humour noir et décalé de l’auteur – quelle erreur ! Quelques années plus tard, c’est avec délices, si l’on peut dire, que j’ai replongé dans ce récit abracadabrant, où tous les personnages historiques connus en prennent pour leur grade, où hommes et femmes redoublent de concupiscence, et où le siècle du Roi Soleil est décrit pour ce qu’il était vraiment – une porcherie. Nous assistons à l’incroyable rencontre du marquis et de la marquise, mariés dans la semaine, heureux comme pas deux avant l’inéluctable ascension de la belle Athénaïs vers la couche du roi tout puissant…

Anti-héros merveilleusement attachant, Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan, ne recule devant rien pour manifester son mécontentement à son royal rival, ajoutant sans vergogne des cornes à ses armoiries, s’enfuyant en Espagne pour éviter le courroux royal, jusqu’à même souiller le front du premier né des ébats de la marquise et de son Louis d’une blague de mauvais goût. Grotesque, farfelue et pourtant d’une tristesse terrible, la vie du Montespan amuse, émeut et force l’admiration. Un sacré bon bouquin donc, pour qui aime l’histoire, ou même juste l’humour loufoque et brut de décoffrage.


Résumé de l’éditeur:

Au temps du Roi-Soleil, avoir sa femme dans le lit du monarque était pour les nobles une source de privilèges inépuisable. Le jour où Louis XIV jeta son dévolu sur Mme de Montespan, chacun, à Versailles, félicita le mari. C’était mal connaître Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan…

Passionnément amoureux de son épouse, Louis-Henri prit très mal la chose. Il orna son carrosse de cornes gigantesques, entreprit de mener une guerre impitoyable contre celui qui profanait une union si parfaite, et poursuivit de sa haine l’homme le plus puissant de la planète pour tenter de récupérer sa femme…


– Si la lettre est pour votre femme, jointe à mon tableau, inutile de fermer l’enveloppe. Au palais, le service de contrôle du courrier-le « cabinet noir du roi »-interceptera vos mots.
– Ah, vous avez raison, reconnait Louis-Henri.
Alors le marquis, d’une insolence et d’une morgue inversement proportionnelles à sa petite fortune, écrit sur le verso de l’enveloppe :
Aux salauds et salopes qui entourent Sa Majesté et trouvent à se divertir dans ma correspondance !

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