Petite Edward Carey Cherche midi Editeur Illustré dessin The Unamed Bookshelf Madame Tussaud Biographie

« Petite », c’est le surnom donné à la grande Madame Tussaud alors qu’elle n’était encore qu’une enfant, et qui l’a suivie toute sa vie, de Berne à Londres, en passant par Paris et Versailles. Biographie romancée de sa vie, ce livre nous raconte l’incroyable histoire de cette femme dont le nom est connu partout mais dont la vie a été largement oubliée. Amie de Louis XVI et de sa soeur Elisabeth, Anne-Marie Grosholz, de son vrai nom, nous offre sur la cour de l’époque une vision bien différente de celle des livres d’histoire, avant de nous montrer, sans prendre de pincettes, la réalité du quotidien des parisiens sous le régime de la Terreur.

Avec un ton décalé, parfois naïf mais toujours diablement pertinent, Edward Carey nous raconte sa version de la vie de Madame Tussaud, un version romancée, avec des personnages hauts en couleur et un univers fantasque incroyablement bien ficelé. Dans cette ambiance lourde et noire, Marie Grosholz est comme une petite Cendrillon qui, par le jeu du hasard et du destin, se trouve aux premières loges devant l’effondrement de la royauté française et devient, bien à contre-coeur, un acteur de premier plan sous le règle vorace de la guillotine.

Grâce aux dessins de l’auteur, nous imaginons fort bien tous ces personnages aux traits disgracieux, aux peaux vérolées et flasques, aux nez et aux mentons proéminents qui peuplent ce récit. Organes, têtes coupées, singes agressifs et masques mortuaires, ces petits détails de la vie quotidienne de la jeune Marie nous sont restitués au fil du texte, ajoutant un peu de piquant à une lecture qui, il faut le dire, n’en manque pas. Petite est un livre excellent, drôle, divertissant, glauque et fascinant, à savourer sans modération !


Résumé de l’éditeur:

Née à Strasbourg en 1761, la jeune Marie Grosholz, future madame Tussaud, est employée dès son plus jeune âge comme apprentie par un sculpteur sur cire. Lorsque le duo devient célèbre à Paris pour ses réalisations, Marie a pour modèles les plus grandes personnalités de l’époque : Voltaire, Rousseau, Benjamin Franklin, etc. Bientôt elle est accueillie à la Cour où elle prodigue des leçons de sculpture à la princesse Élisabeth, sœur du roi. En 1789, la capitale entre en ébullition, la foule exige des têtes. C’est le début d’une incroyable décennie pour Marie qui, échappant de peu à la guillotine, se voit chargée d’exécuter les masques mortuaires de ses amis les plus proches (Louis XVI), comme de ses ennemis les plus acharnés (Robespierre).

Avec ce récit palpitant, illustré de magnifiques dessins de l’auteur, Edward Carey nous fait entrer dans l’intimité d’une femme au destin exceptionnel.


La vie continue, pensais-je, et nous surprend.
Cet écrin, ce chapitre, se termine ici, à l’abri des autres et de ceux qui les habitent, pour qu’ils ne puissent rien bouleverser. Je le garde hermétiquement clos, afin qu’il ne déborde nulle part, mais reste dans son précieux coffret, divin, triomphant et merveilleux. Tel qu’en lui-même. La cire protège l’intimité. Elle scelle les lettres, conserve les mots du monde à leur bonne place, jusqu’à ce que de justes mains leur permettent de sortir.

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