Bagdad La Grande Evasion ! Saad Z. Hossain Folio SF Agullo Editions The Unamed Bookshelf

Ce roman est un vrai régal ! Rien qu’en lisant la quatrième de couverture, j’ai su que ce serait un coup de coeur – et la recommandation de mon libraire n’a fait que renforcer cette conviction. Transportée dans le Bagdad des années 2000, au coeur d’un conflit que je n’ai jamais vraiment compris, j’ai savouré avec délectation les aventures de Kinza, Dagr, Hamid et Hoffman, anti-héros de haut vol qui n’ont pas arrêté de me surprendre. Repérés par l’armée américaine pour leurs trafics d’armes et autres objets indispensables en temps de guerre, ils sont forcés de fuir la capitale, emportant dans leurs bagages leur dernière trouvaille : un ancien tortionnaire somme toute assez sympathique. Ce qui ne s’annonçait déjà pas comme une promenade de santé part complètement en cacahuète – pour notre plus grand plaisir !

Quelle découverte que ce Saad Z. Hossain, qui signe ici son premier roman ! Cet auteur réussi l’exploit formidable d’arriver à nous rendre plus ou moins intelligible ce conflit d’une complexité rare, tout en nous offrant un spectacle digne des meilleurs westerns d’Hollywood. On y retrouve aussi une once de secrets historico-scientifico-religieux dans une quête qui n’est pas sans rappeler celle du Da Vinci Code, ce qui apporte une dimension universelle à ce roman déjà suffisamment riche pour plaire au plus grand nombre. Ajoutez-y une petite dose de philosophie sur la vie, la fraternité et la religion, et vous aurez le combo gagnant proposé ici par Saad Z. Hossain !

Pourquoi l’avoir classé dans la catégorie SF ? C’est un mystère que je ne m’explique pas, il faut croire que ce livre était trop inclassable pour être mis dans une seule case. C’est en tout cas un des meilleurs romans que j’ai lu récemment, à la fois drôle, édifiant et palpitant – que demander de plus d’un livre ? Il va sans dire que je vais suivre cet auteur de très près et que je me ferais une joie de lire prochainement son second roman, Djinn City.


Résumé de l’éditeur:

Prenez une ville ravagée par la guerre : Bagdad, 2004.
Prenez deux types ordinaires qui tentent de survivre ; ajoutez un ex-tortionnaire qui veut sauver sa peau, un trésor enfoui dans le désert, un GI bouffon mais pas si con. Incorporez un fanatique religieux psychopathe, un alchimiste mégalo, une Furie et le gardien d’un secret druze.
Versez une quête millénaire dans un chaos meurtrier chauffé à blanc ; relevez avec sunnites, chiites, armée américaine et tueur aux capacités surnaturelles.
Assaisonnez de dialogues sarcastiques et servez avec une bonne dose d’absurde.

Entre Kurt Vonnegut, Indiana Jones et Les Rois du désert, un roman furieusement drôle qui pointe la folie de la guerre tout en donnant une voix à ceux qu’on nomme d’habitude «dommages collatéraux».


Il était sans doute fou.
Pas tant que les quatre Arabes qui venaient de le dépasser. Un maousse et trois de taille moyenne qui marchaient du pas lourd et mesuré de types engoncés dans leurs gilets pare-balles. Ils portaient des sacs pleins d’armes. Celui à qui il manquait une phalange avait un lance-roquettes sur l’épaule, enveloppé dans du tissu. A peine correct, le déguisement… Ils avançaient comme les quatre cavaliers de l’apocalypse. Ancelloti se rappela son église et le vitrail aux quatre cavaliers, chez lui, à Reno. Il fut pris d’une étrange affection pour le type aux lance-roquettes. Il aimait sa manière désinvolte de le porter : ne faites pas attention à moi, j’ai juste un RPG à l’épaule. Complètement dingue.

Plus d’informations et de citations sur Babelio.