
N’êtes-vous pas curieux de la vie des yakuzas, ces gangsters japonais mythiques ? Pour ma part, c’est cette curiosité jusqu’ici inassouvie qui m’a donné envie de découvrir ce livre. Dans ces quelques pages, Hideo Okuda nous raconte le quotidien de Junpei, un yakuza tout en bas de l’échelle du clan Hayata. Junpei se voit un beau jour confier une mission d’importance par le boss : éliminer un membre d’une faction rivale, ce qui l’enverra à coup sûr en prison. Pour lui mettre un peu de baume au coeur avant qu’il ne se retrouve derrière les barreaux, son clan lui fournit de l’argent et trois jours à tuer dans le fameux quartier des plaisirs de Kabukichô, à Tokyo.
Le garçon que nous rencontrons au début de ce récit est un type plutôt détestable, pétri de certitudes et d’arrogance, fier de servir le meilleur aniki de la ville. Avec son langage de rue et sa mauvaise habitude de rechercher le conflit à chaque occasion, il m’a été plutôt antipathique au début, je dois dire. Mais étrangement, alors que je découvrais avec étonnement la vie dans les quartiers peu fréquentables de la capitales nippone, ce petit garnement a fini par devenir assez attachant.
Au gré de ses trois jours de déambulations, Junpei croise un nombre incalculables de personnes, anciens amis, nouveaux camarades, jeunes filles délurées, prostitué.e.s et strip-teaseuses, vieillard philosophe, et bien d’autres. Chaque rencontre l’amène à se questionner sur son statut de yakuza, sur ses actions et ses choix, sur ce qui l’attend s’il tue véritablement cet homme comme lui a demandé son boss. Trois jours dans la vie d’un yakuza est finalement une intéressante balade tokyoïte, déroutante, plaisante et réflexive, qui donne à voir un Japon moderne bien différent de celui des récits de samouraïs.
Kabukichô, Tôkyô, Japon. Quartier des plaisirs tokyoïte et fief des yakuzas.
C’est aussi le foyer d’adoption de Junpei Sakamoto, 21 ans, jeune homme fringant et débrouillard, et nouvelle recrue du clan mafieux Hayata. En dépit de sa relative inexpérience, Junpei se voit confier une mission, une vraie, par ordre direct du chef : éliminer un membre important d’une faction rivale, le clan Higashigumo.
Avec trois jours devant lui pour abattre sa cible, le jeune yakuza décide de profiter de ses dernières heures dans les rues de Kabukichô, où il s’adonne à tous les plaisirs et croise voyous, drag queens, hôtesses de bar et autres gigolos, policiers, et même un ancien professeur d’université… Sans oublier Kana, une jeune femme qui a vite fait de s’enticher de Junpei.
Ivre d’alcool et de cette liberté inattendue, Junpei voit défiler au fil du temps suspendu les fragments de son passé. Le lundi venu, Junpei, encore embrumé, se rend sur le lieu de la confrontation et se voit confronté à un terrible dilemme. Ira-t-il au bout de sa dangereuse mission ?
Crétin! Se soucier du regard des autres, suivre la tendance comme un mouton, acquiescer en baissant la tête sans oser rien dire, faire le mort, tout ça, c’est pas vivre! Moi, je suis dans le vrai. En cet instant même. Mon second ici présent vient de déclarer qu’il est prêt à sacrifier sa vie pour moi. N’est-ce pas justement ça, la valeur de la vie? Même si on est des yakusas, on refuse de faire le mort.
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Je n’ai rien lu sur les yakusa et ce récit à l’air bien construit. Cela me semble s’apparenter à un roman policier. Plutôt tentant pour cette période estivale.
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Je ne dirais pas que c’est un roman policier dans le sens où il n’y a pas vraiment d’enquête, en revanche il y a en effet une certaine part de suspense du fait de l’incertitude qui plane sur l’action finale : Junpei assassinera-t-il vraiment cet homme ?
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