Les chemins du possible, Le voyage de Pénélope, Marie Robert, Flammarion, Versilio, The Unamed Bookshelf, Philosophie

Pénélope a fait son Voyage vers Ithaque, elle a réussi à reconstruire sa vie après l’avoir laissée en cendres derrière elle. Mais lorsque le renouveau s’annonce, elle peine à lâcher prise et à accepter de se laisser porter vers cette nouvelle existence qui l’attend. Après avoir questionné ce qu’il faut pour remettre sa vie en question, Marie Robert s’interroge ici, par l’entremise de notre chère Pénélope, sur ce qui est nécessaire pour s’ancrer dans une nouvelle vie, pour laisser ses démons derrière soi, pour fermer des portes et choisir d’avancer sur un seul chemin, celui qui s’offre à nous.

Il est assez rassurant de plonger dans le monde intérieur anxieux de Pénélope, déjà parce qu’on réalise qu’on n’est pas seuls à avoir des questionnements existentiels qui partent dans tous les sens et parce qu’à chacun d’eux, Pénélope et son entourage nous apportent des pistes de réflexion, des débuts de réponses et des éléments de réponse. Ici encore, Marie Robert parvient à faire de Pénélope le portrait vibrant d’une génération, celle qui repousse les limites nationales pour explorer la surface de la Terre, celle qui se questionne sur la parentalité et le rapport à la famille, celle qui se cherche un sens, tout simplement.

Bien qu’un peu plus décousu en termes philosophiques que le premier volume, celui-ci est aussi plus intime, plus personnel, plus profond. La réflexion philosophique ici acquiert une épaisseur, elle devient organique, vivante, pour épouser les contours d’un questionnement inscrit dans la chair de notre Pénélope. Chaque leçon s’additionne de sa dimension émouvante, charnelle et transcendante, dépassant entièrement le cadre de la pensée. On sent que l’autrice maitrise de plus en plus cet art délicat de la vulgarisation, arrivant à le positionner avec doigté au croisement de l’histoire, de la philosophie et du développement personnel.


Résumé de l’éditeur:

« Tu veux l’intensité sans le risque. Tu veux la vie sans la mort. Tu veux le sublime sans la tempête. Tu veux l’amour sans le quotidien. Il y a cinq ans, tu as fui pour aller au-devant de toi-même, pour t’émanciper de tes carcans, et bonne nouvelle, tu as réussi. Mais maintenant, c’est à toi d’inventer une existence qui te convient. Entretenir la douleur est une autre manière de fuir. Il est temps de faire la paix avec tes fantômes et de trouver ton port. »

Ceci est une épopée. Entre Boston, Vienne, Paris, Genève, São Paulo et New York, Pénélope explore les chemins du possible en organisant des voyages philosophiques. Raconter et découvrir les grandes écoles de la pensée, c’est la meilleure manière de prendre possession de son monde, de vivre, d’agir et de reconstruire.


Il faut dire que le voyage permet d’explorer une somme infinie de devenirs. Dans chaque lieu, un possible d’ouvre à nous, on se confronte à une autre langue, à un autre climat, à une autre façon de s’habiller, de se déplacer, de se comporter. Le plus difficile est de savoir quel devenir est le nôtre, et si plusieurs devenirs peuvent cohabiter sans incohérence. Est-ce que je peux me sentir autant à ma place en ballerines dans les rues de Rome qu’en chapka à Moscou ? Est-ce que j’ai l’obligation de choisir entre les deux ? Où va ma préférence ? C’est exactement comme pour la valise : pour assumer pleinement un devenir, il faut être certain des habits que l’on souhaite porter.

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