Nous, les humains, Frank Westerman, Editions Stock, The Unamed Bookshelf

Nous, les humains se présente comme un livre atypique, un reportage écrit, un peu dans le même esprit que La vie que tu t’étais imaginée de Nelly Alard – en plus complexe. Ce n’est ni vraiment un essai ni vraiment un roman, tout juste l’histoire du réel, le récit des étapes de recherches menées par Frank Westerman et ses élèves pour remonter le fil des origines de l’Homo Sapiens, des découvertes qui ont façonné son histoire telle que nous la connaissons aujourd’hui, et des enseignements et réflexions qu’ils en tirent, à la fois philosophiques et métaphysiques.

Partant des questions que suscite la découverte de l’homme de Florès, l’auteur remonte les différentes hypothèses expliquant la généalogie de l’humanité, et par extension, ce qui fait l’essence de notre espèce, les Homo Sapiens. Essentiellement, son questionnement tourne autour des points suivants : Qu’est-ce qui fait de nous des humains ? Sommes-nous “juste” des animaux ? Pouvons-nous considérer l’homme comme un animal qui a atteint le sommet de la pyramide animale ou devons-nous le considérer comme une espèce à part entière ? Ainsi, Frank Westerman en vient à questionner l’hégémonie de l’Homo Sapiens sur le reste du vivant : « Je comprends que la question primordiale de ma recherche est la suivante : de quel droit mesurons-nous toute chose à l’aune de ce que nous sommes ?« 

L’auteur se laisse guider par ses découvertes successives, laissant les contours de son reportage bouger selon les opportunités, apportant des nouvelles informations intéressantes mais perdant du même coup le lecteur, qui ne voit plus tellement où il veut en venir. Le début du récit est très enthousiasmant, une mine d’or d’informations et d’interrogations pour tous ceux qui veulent creuser un peu plus profond dans l’histoire de l’Humanité. Pour autant, les ramifications de l’enquête, qui nous amène tour à tour sur les biographies des différents paléoanthropologues puis sur les massacres communistes à Florès dans les années 60, demandent un peu de persévérance au lecteur pour atteindre la conclusion finale, empreinte de mysticisme : bien que tous les chercheurs et chercheuses y aillent de leurs petites théories, nous n’avons toujours pas la moindre idée de ce qu’est, véritablement, l’histoire de l’humanité.


Résumé de l’éditeur:

Journaliste, écrivain et professeur à l’université de Leyde, Frank Westerman propose à ses étudiants de participer à l’écriture de son nouveau livre sur l’origine et l’évolution de l’être humain. L’objectif est de tenter de répondre à cette question : en quoi l’Homo sapiens se distingue-t-il des autres mammifères ? En partant du village de Steyl, l’auteur nous conduit dans des grottes le long de la Meuse, avant de nous emmener au loin, à Liang Bua, sur l’île indonésienne de Flores. Ici, le premier squelette du minuscule Homo floresiensis a été découvert en 2003. Son âge, d’abord estimé à 18 000 ans, serait finalement de plusieurs centaines de milliers d’années. S’agit-il du « chaînon manquant » dont parlait Eugène Dubois qui, à la fin du XIXe siècle, avait découvert à Java les restes d’êtres se situant entre le singe et l’homme, l’Homo erectus ? Ou d’une nouvelle branche de l’espèce humaine, inconnue jusqu’alors ?


 Établissant des parallèles entre les sites géographiques et les années pionnières de la (paléo)anthropologie, Frank Westerman décrit la recherche du premier être humain tout en passant au crible d’illustres anthropologues, révélant ainsi leur cupidité et leur ambition, leur malchance et leur bonne étoile.Nous, les humains  est une passionnante réflexion philosophique incroyablement moderne sur ce qui distingue l’homme de l’animal, sur sa spécificité et son génie.


La biologie ne suffit peut-être pas à éclairer les multiples facettes de la nature humaine ? Ce sont justement les comportements contre nature qui m’apparaissent comme typiquement humains. Le gaspillage, le jeu, voyager, méditer, évangéliser.
Ou bien prenons un autre angle de vue : pourquoi ferait-on don de sang à des inconnus ? D’où vient la compassion que nous éprouvons pour un sans-abri ou un mendiant ? Et la soupe populaire, les foyers de réfugiés, les centres de rééducation ? La compassion représenterait-elle un atout dans la lutte pour la survie ?

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