Ces jours qui disparaissent Timothé Le Boucher Glénat Bande dessinée fantasy

Si vous me suivez depuis quelques temps, vous savez que je ne lis pas tellement de romans graphiques ou de bandes dessinées – je crois que le dernier était celui des Culottées. Mais il arrive parfois qu’on m’en recommande et que la curiosité l’emporte, comme ça s’est passé dernièrement avec Ces jours qui disparaissent. Ce fut pour moi, qui ne suis pas familière du genre, une vraie découverte et une superbe immersion dans l’univers de Timothé Le Boucher. Portée par un graphisme superbe, cette bande-dessinée somptueuse raconte l’histoire de Lubin, une jeune homme dont la vie se retrouve chamboulée par l’apparition d’une deuxième personnalité, laquelle prend petit à petit le dessus sur lui.

A travers l’histoire pour le moins inhabituelle de Lubin, c’est tout une réflexion sur l’identité, sur les liens entre le corps et l’esprit, sur l’amitié et l’amour, que nous propose l’auteur, n’hésitant pas à se passer de mots pour nous faire ressentir profondément les émotions qui agitent ses personnages. Pour moi qui ne suis pas habituée à ce type de livres, j’ai été très agréablement surprise par la densité de l’intrigue, par la complexité du propos, et par les différents niveaux de lecture que propose un roman graphique comme celui-ci. C’est un ouvrage d’une très grande richesse, et je suis ravie d’être sortie quelque peu de ma zone de confort pour le découvrir !

Emue par les personnages, j’ai dévoré ce livre en quelques heures, curieuse d’avoir le fin mot de l’histoire, priant intérieurement pour que Lubin retrouve sa place. Bravo à l’auteur pour le revirement de situation qu’il nous propose à la fin du récit ! Je ne vous en dis pas plus, mais il a réussi à m’arracher une petite larme…


Résumé de l’éditeur:

Que feriez-vous si d’un coup vous vous aperceviez que vous ne vivez plus qu’un jour sur deux ? C’est ce qui arrive à Lubin Maréchal, un jeune homme d’une vingtaine d’années qui, sans qu’il n’en ait le moindre souvenir, se réveille chaque matin alors qu’un jour entier vient de s’écouler. Il découvre alors que pendant ces absences, une autre personnalité prend possession de son corps. Un autre lui-même avec un caractère bien différent du sien, menant une vie qui n’a rien à voir. Pour organiser cette cohabitation corporelle et temporelle, Lubin se met en tête de communiquer avec son « autre », par caméra interposée. Mais petit à petit, l’alter ego prend le dessus et possède le corps de Lubin de plus en plus longtemps, ce dernier s’évaporant progressivement dans le temps… Qui sait combien de jours il lui reste à vivre avant de disparaître totalement ?

Au-delà d’un récit fantastique totalement prenant, Ces Jours qui disparaissent, roman graphique en couleurs de 200 pages à la personnalité très marquée, pose des questions fortes sur l’identité, la dualité de l’être et le rapport entre le corps et l’esprit. Tout du long, le lecteur se demande si Lubin disparait vraiment ou s’il est atteint de schizophrénie. Évidemment, le jeune et talentueux Timothé Le Boucher, qui signe ici son troisième ouvrage, se garde bien d’y répondre… Et si ce personnage qui en chasse un autre était tout simplement l’homme adulte qui, petit à petit, chasse l’enfant qui est en lui ?


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