Djinn City Saad Z. Hossain Agullo Editions

Saviez-vous qu’il existe, au-delà des apparences et du monde visible, un monde merveilleux peuplé de djinns millénaires, aux pouvoirs démesurés et aux lois propres ? Bon, « merveilleux », j’exagère peut-être un peu, vu le bazar pas possible dans lequel se retrouve le clan Khan Rahman lorsque le Dr Kaikobad, émissaire émérite de ces fameux djinns, tombe dans un étrange coma et que son fils unique disparaît mystérieusement. On entre à leur suite dans les méandres de ce monde djinn dissimulé, où les règles doivent être suivies mais où, en même temps, chacun y va de sa fantaisie. Le cousin Raïs nous entraîne dans sa quête pour retrouver Indelbed, pour se faire reconnaître émissaire, et pour mettre fin aux guerres intestines des djinns qui menacent de détruire le monde des humains, en commençant par le pays du clan : le Bangladesh.

Comme Badgad, la grande évasion !, premier roman de l’auteur et surprenant coup de coeur des dernières années, ce roman est un joyeux bordel, où chaque page tournée nous fait apprécier l’incroyable imagination de cet auteur qui ne semble avoir absolument aucune limite. On ne comprend pas tout, loin de là, puisqu’il nous renseigne au compte-goutte, en même temps que ses personnages principaux, et qu’on a quelques siècles d’histoires djinns à rattraper pour comprendre les tenants et les aboutissants des conflits internes. Mais entre les visites en sous-marins à un djinn-banc de poisson, les affrontements dans le ciel en aéronefs, les expérimentations à base de larve de dragon, les flash-back au temps de la Grande Cité et j’en passe et des meilleures, on n’a pas le temps de s’ennuyer.

Si j’ai eu quelques difficultés à entrer dans l’histoire le temps qu’elle se mette en place, j’ai bien vite dévoré la suite du roman, prise dans le tourbillon d’actions, de traits d’humour, et de revirements de situation improbables. Avec toutes ses péripéties, on se demande bien comment l’auteur va pouvoir donner une fin cohérente à son récit… Et c’est peut-être là ma seule déception de cette lecture : la fin ouverte à tous les vents, qui ne m’a pas permis, moi qui n’ai pas l’imagination de Saad Z. Hossain, d’imaginer une chute satisfaisante. Espérons que ce n’est qu’une stratégie pour poursuivre cette histoire dans un second tome…


Résumé de l’éditeur:

Il est le fils du Dr Kaikobad, ivrogne et mouton noir de l’illustre clan Khan Rahman. De sa mère, il ne sait qu’une chose : elle est morte en lui donnant naissance. Mais quand son père tombe dans un étrange coma, le jeune Indelbed découvre le secret de ses origines et le vrai métier de Kaikobad : émissaire auprès du monde des djinns, êtres fantastiques, redoutables… et extrêmement procéduriers. Très vite, le garçon se retrouve au centre d’une controverse millénaire dont l’issue pourrait être l’extermination de l’humanité.

En donnant une nouvelle vie aux créatures surnaturelles de la mythologie arabe, Saad Z. Hossain livre un récit époustouflant où se croisent vaisseaux spatiaux, villes englouties, sous-marins soviétiques, guerres oubliées, manipulations génétiques et, bien sûr, quelques dragons…


Nous errons tous, perdus sur une même voie, sans caractère divin ni destin particulier, sinon ce que nous faisons de nous-mêmes, notre seule noblesse, celle que l’on affiche. Pauvres créatures à la dérive, des fantômes, en vérité, attendant qu’un vent cosmique nous efface de l’échiquier.

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