Karelle est une force de la nature, patiemment polie depuis son départ du Congo par les humiliations, la crasse qu’on réserve en France aux étrangers, les obstacles que sa couleur de peau dresse sur sa route, la conscience nette qu’un retour dans le pays en conflit n’est pas une solution. Cette force acquise dans l’adversité est celle qui fera de Karelle la tête d’affiche de la Comédie Française, dans le rôle très convoité de Phèdre, imaginé par Racine dans la tragédie du même nom. Alors, comment est-ce qu’on passe d’un village du Congo en guerre aux planches d’un des plus fameux théâtres français ? C’est cette histoire que nous conte Céline Lapertot, de sa plume unique et magnifique, creusant au plus profond de ses personnages comme elle seule sait le faire pour nous offrir la vérité nue de leur être de papier.

L’histoire de Karelle n’est qu’une parmi d’autres, un des reflets de l’atroce réalité qui attend tous ceux qui viennent chercher en France un asile et se retrouvent embourbés dans les méandres administratifs et les hôtels sordides. Sa particularité, c’est la résilience que cette histoire dénote, la résilience de cette mère et sa fille qui refusent de se laisser abattre, qui refusent d’accepter le « non » quand il leur tombe dessus sous la forme d’OQTF – Obligation de Quitter le Territoire Français. Et ça paye, elles finissent par s’en sortir, par obtenir leur régularisation après d’innommables épreuves et Karelle finit, elle, par réaliser son rêve, né de son incroyable talent oratoire et éclot sur les cendres de son premier amour.

Une fois de plus, Céline Lapertot percute avec une histoire qui nous prend aux tripes dès les premières lignes, dès le premier chapitre. Il n’y pas de place pour la demi-teinte dans ses livres forts, où elle ne mâche pas ses mots et assène ses phrases jusqu’à ce qu’elles touchent leur cible, au plus profond de notre âme de lecteur, chahutée par une telle histoire. Céline Lapertot a un don pour parler de ces destins hors du commun, pour susciter les prises de conscience et nous marquer au fer rouge, du même rouge que la couverture de ses romans aux Editions Viviane Hamy.


Résumé de l’éditeur:

Je suis Karelle Dia, congolaise, enfant de la République française, éloquente, forte en gueule, que mon courage soit mon talent. Née d’un Ougandais et d’une Congolaise, Karelle a huit ans lorsque la guerre éclate à Kinshasa. Mère et fille se réfugient en France, pays de liberté, pour y vivre en paix. À ce premier exil du coeur s’ajoutent bientôt la difficulté et l’angoisse de se reconstruire et d’être acceptées.

Animées par cette fierté et cette dignité qui font leur grandeur d’âme, elles s’arment de courage. Il faut les connaître, ces hôtels insalubres où l’on fait son beurre sur le dos de la misère humaine. Il faut les endurer, ces sinistres coups du sort, sans rien céder de ses rêves. Karelle en fera l’expérience. Et de ses combats naîtra la plus éclatante des victoires. Avec Les Chemins d’exil et de lumière, Céline Lapertot continue d’explorer avec justesse et pugnacité la veine sociale qui caractérise son œuvre. Inspirée de la vie de l’une de ses élèves, l’auteure nous livre le roman d’une femme qui affronte son destin pour mieux éblouir le monde de sa lumière.


Oui, brûler, d’une passion peu commune, celle des mots, que l’on hurle, que l’on murmure, que l’on chante, que l’on griffonne, entre deux tasses de café tiède. Elle a en mémoire le courage qu’il lui a fallu pour entrer au Conservatoire, vaincre les stéréotypes, faire transpirer sa peau de tout le talent dont elle dispose, jusqu’à en faire oublier sa couleur. Entrer dans la lumière, parce qu’on s’est fait une promesse, à soi et aux autres : épouser la vie. Toutes les vies. Toutes celles qu’on aurait à vivre, des succès aux dégringolades, des chagrins d’amour aux ivresses réciproques. Tout vivre.
Tout écrire et tout déclamer, sur scène.

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