Il est absolument fascinant de voir un auteur américain reprendre à son compte, avec autant de brio, les codes du roman japonais traditionnel. Questions d’honneur, place prépondérante de la nature, rôle-clé du détachement de soi incarné dans le bouddhisme et la discipline samouraï, charme discret des haïkus, tout se retrouve ici pour former un envoûtant huis-clos dans lequel quelques personnages se débattent dans la blancheur cotonneuse de la neige. Matari fuit son seigneur de mari qui veut la tuer pour laver son honneur, Oboko et Izzi, poètes, se retrouvent à l’assister dans sa fuite, prenant malgré eux ledit mari en otage. Absurde mais sensible et d’une grande beauté, ce récit émeut, de bout en bout. Je n’ai jamais lu cet auteur auparavant, seule la…