Les confluents, Anne-Lise Avril, Editions Julliard, Rentrée littéraire 2021, The Unamed Bookshelf

Journalistes, Liouba et Talal parcourent le monde pour raconter les histoires des autres. Elle guette les forêts du globe quand il explore les zones en guerre pour témoigner au nom des populations. Quand leurs routes se croisent à Aqaba, ils ne comprennent pas tout de suite que c’est leur histoire à eux qui est en train de se jouer. Ce n’est qu’à force de voir le destin les renvoyer l’un à l’autre qu’ils laisseront leur amour éclore et, peut-être, prendre le pas sur cette vie qu’ils s’étaient choisi. Anne-Lise Avril nous offre, avec ce premier roman, une histoire mélancolique, douce et contemplative, une belle histoire d’amour au milieu d’un monde en souffrance.

A travers les voyages et les reportages des personnages principaux, elle nous emmène à la rencontre des hommes et des femmes qui consacrent leur vie à trouver des solutions face au réchauffement climatiques et à la destruction humaine. Ceux qui replantent des forêts dans des zones désertiques pour continuer à y vivre, ceux qui militent pour empêcher la destruction de la taïga, ceux qui gardent les arbres millénaires. Adoptant un ton journaliste neutre, Anne-Lise Avril ne condamne pas, elle explique. Elle donne à voir une autre manière d’appréhender l’avenir et le changement climatique, en revenant au temps lent de la nature et en agissant, chacun à son échelle pour construire un demain possible pour tous.

Troisième personnage de cette histoire d’amour fusionnelle, la nature occupe une place de choix dans ce récit. Plus qu’une toile de fond à l’intrigue, elle fait partie intégrante de la vie de Liouba et Talal, elle leur souffle des vérités au creux des oreilles, elle créée intentionnellement les conditions de leur rapprochement, elle offre un baume pour leur coeurs meurtris. Les magnifiques passages décrivant les forêts, les déserts et les îles nous donnent envie de ralentir un instant, de laisser nos regards se perdre vers l’horizon de notre imagination et de profiter, plus intensément, des merveilles que notre planète nous offre.


Résumé de l’éditeur:

Liouba est une jeune journaliste qui parcourt le monde à la recherche de reportages sur le changement climatique. En Jordanie, elle croise la route de Talal, un photographe qui suit les populations réfugiées. Entre eux, une amitié se noue qui se transforme vite en attirance. D’année en année, le destin ne cessera de les ramener l’un vers l’autre, puis de les séparer, au gré de rencontres d’hommes et de femmes engagés pour la sauvegarde de la planète, et de passages par des théâtres de guerre où triomphe la barbarie. Liouba et Talal accepteront-ils de poser enfin leurs bagages dans un même lieu ?
Ce premier roman, grave et mélancolique, a pour fil conducteur l’amour lancinant entre deux êtres que les enjeux du monde contemporain éloignent, déchirent et réunissent tour à tour. Avec cet éloge de la lenteur et du regard, Anne-Lise Avril donne à la nature une place de personnage à part entière, et au fragile équilibre des écosystèmes la valeur d’un trésor à reconquérir.


Il y avait, au sein de ces voyages, l’impression d’un lieu en soi, où elle se sentait à l’abri du rythme et des contingences du quotidien. Mais il lui semblait aussi atteindre, par le voyage, l’exacte contraire du lieu, cette zone parfaitement flottante de l’entre-deux. Entre deux pays. Entre deux mondes. Entre deux vies. Le voyage lui était devenu l’unique façon de se perdre, de d’oublier elle-même et d’être oubliée, temporairement, du monde. Quand elle partait en mission, il n’y avait pas d’adresse où la trouver : elle était domiciliée dans l’ailleurs, la transhumance la rendait inaccessible.

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