Victoria Hislop a le don de nous faire voyager, sans effort, d’un pays à l’autre, d’une époque à l’autre, explorant le pourtour méditerranéen à la recherche d’histoires perdues à raconter. Avec Une dernière danse, elle prend le prétexte d’une Anglaise férue de danse qui se rend à Grenade pour nous plonger avec elle dans les méandres de la guerre civile espagnole, conflit sanglant qui a opposé nationalistes et républicains pendant trois ans avant la victoire finale du dictateur Francisco Franco. C’est la rencontre fortuite avec un cafetier de Grenade qui amène Sonia à s’intéresser à l’histoire de l’Espagne, laquelle se rapproche étrangement de la sienne…

Si j’ai trouvé dommage que l’autrice saborde elle-même son suspense à plusieurs reprises dans le récit, j’ai passé un excellent moment à la lecture de cette histoire fascinante et pleine de rebondissements. C’est un livre qui nous en apprend beaucoup sur l’histoire de l’Espagne à cette époque, sur le déchirement de la guerre civile, sur les épreuves qu’ont traversées les citoyens espagnols des différentes villes du pays. A travers l’histoire de la famille Ramírez, Victoria Hislop nous dresse aussi bien le portrait des républicains que des nationalistes, nous montrant bien que dans ce type de conflits, il n’y a pas un camp pour rattraper l’autre.

Un bon roman donc pour se plonger dans l’atmosphère particulière du sud de l’Espagne, en apprendre un peu plus sur la guerre civile, et se laisser porter par les rebondissements hauts en couleur qu’ont traversés les membres de la famille Ramírez.


Résumé de l’éditeur:

Quand elle arrive à Grenade pour y prendre des cours de danse, Sonia, jeune Londonienne, ne sait rien du passé de la ville. Une conversation avec le patron du café El Barril va la plonger dans la tragique destinée de la famille Ramírez : soixante-dix ans plus tôt vivaient dans ces lieux trois frères aux idéaux opposés, veillant jalousement sur leur sœur, Mercedes, passionnée de flamenco. Tandis que celle-ci tombe amoureuse du guitariste gitan qui l’accompagne, l’Espagne sombre dans la guerre civile. Quel camp chacun va-t-il choisir ? Quels secrets et trahisons vont déchirer la fratrie à jamais ? Happée par ce récit de feu et de sang, Sonia est loin d’imaginer que sa propre existence en sera bouleversée…


« Ce qui compte le plus pour moi, c’est vivre. »
L’ironie tragique de ces mots la frappa avec force. Toutes ces photos de Lorca, enturbanné, dans un avion, en compagnie d’amis, de sa famille, le montraient comme un homme dévorant la vie à pleines dents. Il était difficilement concevable qu’un poète ait été suffisamment important pour mériter l’exécution. L’habitation simple blanchie à la chaux était une image d’innocence, figée dans le temps, un mémorial oublié pendant que tout autour était balayé et remplacé pour construire l’Espagne de demain. Elle était comme une tombe sans dépouille.

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