Les Silva vivent au pied de la Cordillère des Andes depuis des générations. Esteban et Joaquín en sont les dignes héritiers : l’un attiré par les mots, poète comme son grand-oncle Demetrio, l’autre voué à devenir arriero comme l’autre grand-oncle Evaristo, appelé par la Cordillère et son univers âpre et dangereux. Tous deux traversent le début du XXème siècle au Chili, tentant de tirer leur épingle d’un jeu qu’ils ne maîtrisent pas. L’occasion pour nous, lecteurs, de les suivre sur les routes de ce pays mystérieux, un peu mystique, de la Patagonie au désert de l’Atacama.

Fresque familiale d’une grande richesse, Cordillera nous entraîne dans l’histoire et les traditions de cette terre d’Amérique du Sud : le mode de vie des arrieros, les rituels mapuche, l’exploitation des paysans pauvres par les grands propriétaires terriens. C’est un roman d’apprentissage, sur la résilience et les coups du destin, sur l’injustice et la beauté de la nature.

J’ai été transportée par cette histoire dure et belle à la fois, ces personnages attachants, avec autant de relief que les sommets de la Cordillère des Andes, par ces destins qui s’entrechoquent et, parfois, explosent en vol. C’est émouvant, bien écrit, un premier roman superbement bien réussi qui traduit brillamment l’amour de l’autrice pour le Chili. À lire absolument, si vous avez envie de voyager et de sentir votre petit cœur se retourner d’émotions.


Résumé de l’éditeur:

On dit que la cordillère des Andes vibre à l’écho des vies qui y défilent.

Dans le Chili du début du xxe siècle, la famille Silva, respectée et crainte dans le village, est auréolée de mystère. Cecilio, le père, taiseux, les mains dans la terre rebelle. Luisa, la mère, mapuche, qui connaît le pouvoir des chants et des plantes. Esteban, l’aîné, amené à découvrir, ébloui, l’univers des poètes et de l’imprimerie. Joaquín, le cadet téméraire, gardien de troupeaux, mû par l’appel des cimes. Nombreuses sont leurs épreuves : la colère de la terre, la violence des hommes, la mort, le traumatisme de la guerre. Le clan fait face, soudé par un amour pudique. Dans cette nature indomptable, des cols glacials aux vallons ombrageux, des pâtures verdoyantes aux mines du désert de l’Atacama, chacun chemine vers son destin, sa liberté.

Fresque ample et romanesque teintée du réalisme magique sud-américain, Cordillera nous emporte dans la vie d’hommes et de femmes qui résistent et se tiennent debout sur les crêtes des montagnes comme sur le fil hasardeux de l’existence.


Prendre le livre dans ses mains, sentir sa texture, l’odeur du papier. Déchiffrer le titre, tourner lentement la première page, l’ultime respiration avant d’amorcer la lecture, la première phrase, l’envolée. Le col du mi-roman, la reliure qui bascule, les feuillets qui s’éclipsent, les dernières pages qui filent entre les doigts, l’irruption du Blanc closant le texte. La couverture qui se referme dans un soupir. Le silence. La séparation, voire le deuil. Puis, le renouveau.

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