Après la fête Lola Nicolle Editions Les Escales Rentrée littéraire 2019 The Unamed BookshelfC’est ma génération que Lola Nicolle décrit dans ce roman poétique – cette génération Y qui bouleverse le monde du travail, brise les codes, rêve d’épanouissement. Elle met en mots tout ce qui nous caractérise, tous nos espoirs brisés et nos références passées, elle nous offre une fiction qui n’est finalement ni plus ni moins que la réalité. C’est le portrait d’un monde en mouvement où les jeunes ne trouvent plus de place unique comme on attend qu’ils le fasse, où les conventions sociales finissent toujours par triompher de ceux qui ont toujours cherché à s’en affranchir, où la fête s’arrête quand vient le moment d’entrer dans l’âge adulte. C’est une ode à la jeunesse, à l’amour et à Paris, ville aux multiples facettes sans laquelle cette histoire n’aurait pas tout à fait été la même.

Mais puis-je véritablement parler d’histoire ? Ce livre est un savant mélange entre le roman et le recueil de poèmes, constitué de bribes poétiques d’une vie qui défile sans que Raphaëlle ne puisse véritablement intervenir. Spectatrice de sa vie, elle regarde les instants, se souvient de ces paroles de rap qui les ont bercées, de ces décisions ratées qui les ont enterrés. Elle s’adresse à lui, à cet Antoine qu’elle a perdu à force de circonvolutions de la vie, à cause du monde adulte, où finalement tout n’est pas permis. Ils pensaient pouvoir s’aimer au-delà des conventions, au-delà de la reproduction sociale et des codes sous-jacents du monde du travail, ils n’ont finalement pas réussi.

Histoire d’une désillusion, Après la fête aura marqué mon esprit, m’aura donné la sensation d’être comprise et entendue. Je me suis délectée de chaque phrase, de chaque mot, pour mieux en apprécier la musicalité, je me suis laissée emmener à Château-Rouge, quelques années en arrière, pour vivre cette histoire qui aurait pu être la mienne. Un très beau premier roman, qui introduit Lola Nicolle comme la voix d’une génération.


Résumé de l’éditeur:

Arpentant les rues du quartier de Château-Rouge, Lola Nicolle nous plonge dans le Paris d’aujourd’hui.
Après la fête raconte les ruptures qui font basculer dans l’âge adulte. Il y a d’abord celle – universelle – entre deux êtres, quand Raphaëlle et Antoine se séparent. Puis celle qui survient avec l’entrée dans le monde du travail, lorsque la réalité vient peu à peu éteindre les illusions et les aspirations de la jeunesse. Comment l’écart peut-il être aussi grand entre le métier que Raphaëlle a rêvé et le quotidien qu’on lui propose ? Comment se fait-il que l’origine sociale vienne alors se faire entendre avec force et puissance ? Comment faire pour que la vie, toujours, reste une fête ?
Lola Nicolle cartographie la ville, prend le pouls d’une époque, d’un âge aussi et livre un texte fort, générationnel, aux accents parfois féministes. La force de l’amitié n’est jamais loin, celle des livres non plus.


Mais, comme pour l’amour, nous avions rêvé d’un travail qui nous définirait, nous rendrait heureux. Profondément heureux. Dans lequel nous aurions pu pleinement nous réaliser. Mais cela, évidemment, n’était pas advenu. Nous étions en quête d’un absolu. Dans la recherche d’un sens que l’entreprise ne semblait guère pouvoir nous offrir. Nous l’avions remarqué : cette poursuite s’annonçait tout à fait illusoire. Et se faisant, on s’était demandé qui avait bien pu nous mettre cette idée en tête – que le travail avait un lien quelconque avec le bonheur. Qu’il s’obtiendrait contre une rémunération ?

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