Après Open Water, Caleb Azumah Nelson continue sur sa lancée de nouveau prodige de la littérature britannique avec ce deuxième roman tout en musicalité et en profondeur. Féru de musique, Stephen aurait voulu en faire son métier mais la vie en a décidé autrement. Pris en tenaille entre sa famille, la jeune femme qu’il aime, ses origines et ses rêves, il essaie dans bien que mal de trouver sa place, en faisant face aux épreuves que la vie lui réserve. L’amour, l’échec, le deuil, le devoir, le sacrifice, l’exil… Autant de thèmes abordés ici et montrant toute la complexité d’une vie qui mérite d’être racontée – ce que Caleb Azumah Nelson fait comme personne.

Après Open Water, j’étais curieuse de découvrir la prose de l’auteur en langue originale, et je dois dire que je n’ai pas été déçue. Malgré la très belle traduction française, rien ne vaut le texte anglais pour éprouver le rythme des phrases, ce rythme lancinant qu’il donne à son roman en répétant régulièrement certaines phrases comme un refrain, et la musicalité de ces mots mis bout à bout avec tant de brio. Caleb Azumah Nelson est assurément un artiste hors du commun, qui parvient à manier la langue pour transmettre un flot d’émotions incontrôlables, pour exprimer le moindre sentiment vécu par son personnage, jusqu’à la plus petite hésitation du quotidien.

Stephen se livre entièrement, sur son histoire, ses racines, ses pensées, ses rêves. C’est fascinant de plonger entièrement dans la complexité de ce personnage plus vrai que nature. Sa vulnérabilité, sa simplicité et son innocente quête d’épanouissement en font un personnage attachant, que la plume de l’auteur nous rend familier comme peu de personnages peuvent l’être. Ne passez pas à côté de ce texte, vague d’émotions garantie.

🇫🇷 Nos petits mondes, aux Editions Denoël (Janvier 2024)


Résumé de l’éditeur (français):

S’il le pouvait, Stephen danserait tout le temps. À l’église avec ses parents et la communauté ghanéenne dont il est issu, dans les caves de son quartier à Londres, avec son amour de jeunesse dont il s’éloigne irrémédiablement, ou seul, en écoutant les vieux disques de son père qu’il aimerait mieux comprendre. Stephen est surtout un musicien, et il joue de la trompette autant qu’il le peut.
Mais lorsqu’une tragédie vient frapper le jeune homme, son petit monde s’écroule. Après tout, que peut la musique face à la mort ?
Dans une langue mélodieuse, une sorte d’improvisation de jazz, Caleb Azumah Nelson raconte trois étés de la vie d’un jeune homme et nous offre une histoire enchanteresse sur les mondes que nous construisons pour échapper au quotidien.


We won’t smooth over our closures and ruptures, but we ask each other to be open, to lean towards each other, to be close. Ask that love might grow in the space between us, where we might feel beautiful, we we might feel free.

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