Le cas Eduard Einstein - Laurent Seksik - Flammarion - Prix du meilleur roman 2013

🏆Prix du Meilleur Roman 2013 

Albert Einstein n’a jamais fait part de l’existence de ses fils. Il ne parlait pas de sa famille, de ses affaires privées. Mais surtout, il ne parlait pas d’Eduard, interné au Burghölzli, à Zurich pendant plus de la moitié de sa vie. La schizophrénie du jeune homme se révèle à ses vingt ans. Son père les a déjà quittés depuis longtemps pour se remarier avec une cousine lointaine et aller habiter à Berlin. Sa mère, Mileva, se retrouve seule à s’occuper de lui. Malgré les séances d’électrochocs, et les cures à l’insuline, Eduard ne guérira jamais. Il passera sa vie au Burghölzli, sortant seulement par intermittence. Il verra la mort de ses deux parents du regard lointain que lui confère la maladie. Lui ne se considèrera jamais vraiment comme fou, juste incompris, portant sur ses épaules le terrible fardeau de son ascendance.

Laurent Seksik nous dévoile l’âme torturée d’Eduard Einstein avec doigté, et précision, et avec cette petite pointe d’humour qui ôte à ces passages ce qu’ils pourraient avoir de vraiment dérangeant. Il retrace avec précision le parcours familial des Einstein, le divorce du génie, son remariage, son départ pour les Etats-Unis pour fuir le régime nazi, laissant un fils malade derrière lui. La complexité de ces personnages est rendue dans toute sa splendeur, qu’il s’agisse d’Einstein, de Mileva ou d’Eduard. Ce récit à trois voix montre des réalités différentes, une façon d’appréhender le monde qui change de l’un à l’autre. Chacun a ses convictions et les défend dans la mesure de ses moyens, jusqu’à son dernier souffle. Ces personnages sont diablement attachants, dans leur difficulté à vivre.

Un très beau roman, qui ne laisse pas indifférent son lecteur une fois refermé.


Résumé de l’éditeur:« Mon fils est le seul problème qui demeure sans solution. » Albert Einstein. Le fils d Einstein a fini parmi les fous, délaissé de tous, jardinier de l’hôpital psychiatrique de Zurich. Sa mère, qui l’a élevé seule après son divorce, le conduit à la clinique Burghölzli à l’âge de vingt ans. La voix du fils oublié résonne dans ce roman où s’entremêlent le drame d’une mère, les faiblesses d’un génie, le journal d’un dément. Une question hante ce texte : Eduard a-t-il été abandonné par son père à son terrible sort ? Laurent Seksik dévoile ce drame de l’intime, sur fond de tragédie du siècle et d’épopée d’un géant.


Il arbore toujours ce joyeux masque de pierre, ce sourire immuable, et ces yeux rieurs où l’on croit deviner la marque du bonheur. Il enterre les mauvais souvenirs, change l’amertume et la désolation en frivolité, recouvre ses drames sous son humour grinçant, cette ironie facile dont le monde est si friand, à laquelle il s’abandonne avec tant de délice.

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