Le marin de Casablanca Charline Malaval Préludes éditions The Unamed Bookshelf 2019

Nombreux sont les hommes disparus pendant la Seconde Guerre Mondiale, leurs corps jamais retrouvés mais leur souvenir gardé intact. Rares sont cependant ceux au charisme aussi fou que Guillaume, jeune français disparu avec l’explosion de la Railleuse à Casablanca. Est-ce qu’un cadavre manquant veut dire pour autant que la mort a passé son chemin et que le disparu coule des jours heureux loin de la guerre ? C’est ce que tenteront de découvrir, chacun à leur époque, Félix et Loubna, ami et petite-fille de Guillaume, chacun pour des raisons bien différentes.

Quel plaisir de retrouver Casablanca, de vivre ces deux époques dans cette ville magnifique, de retrouver les charmes des quartiers d’avant-guerre et le renouveau des endroits huppés d’aujourd’hui ! Ce livre est un véritable voyage des sens, une belle plongée dans ce pays aux mille facettes et aux vibrants personnages. Les époques s’entrecroisent, se comparent, se rencontrent par-delà le temps grâce aux lettres laissées par Guillaume lors de sa disparition, ces lettres de femmes, si nombreuses, qu’il a abandonnées derrière lui. Un tableau de chasse impressionnant pour un garçon si jeune…

Quel mystère cache donc ce personnage, central au récit et pourtant totalement absent de l’intrigue ? Cet homme incroyable, si beau et élégant, si éduqué et romantique, aurait-il pu déserter comme un vulgaire brigand ou pire, s’allier aux Allemands ? Si j’ai apprécié l’escapade marocaine, j’avoue avoir été légèrement déçue par l’intrigue, très prometteuse au départ mais qui s’effiloche finalement, avec des explications parfois trop simplistes, assez peu crédibles. Il y avait trop de suspense pour se contenter de si banales péripéties, et c’est en arrivant au bout du chemin qu’on déplore le manque d’audace de l’auteur, qui nous promettait de grandes choses, avec ce personnage mystique !

Un joli voyage donc, agréable et intriguant, tout en étant légèrement en dessous de ce que notre imagination fébrile peut s’imaginer au fil des pages.


Résumé de l’éditeur:

Il était grand, brillant, ambitieux et il adorait Jean Gabin, son modèle. Un à un, il avait gravi les échelons de la marine et voulait explorer le monde. En avril 1940, il disparaît brutalement dans l’explosion de  La Railleuse, un navire de guerre stationné dans la rade de Casablanca.
Il s’appelait Guillaume, il venait d’avoir vingt ans.

Elle est vive, passionnée et sensible. Le Maroc d’aujourd’hui l’enchante et elle est sûre que, un jour, elle parviendra à réaliser son rêve : ouvrir dans sa ville un cinéma d’art et d’essai. Mais son histoire est bancale : elle ignore tout de sa famille paternelle.
Elle, c’est Loubna, elle a presque trente ans.

Pour construire son avenir, la jeune femme devra creuser son passé et percer le mystère qui entoure le marin de Casablanca.


A la fin du conflit, nous touchions presque le même salaire que les hommes pour accomplir les même tâches. Pour certaines, comme moi d’ailleurs, les lendemains de la guerre ont été abominables en partie pour cela… Nous étions du jour au lendemain redevenues des femmes au foyer. Nos hommes, les valides, s’étaient empressés de travailler, à recouvrer la vie d’avant, s’étaient attacher à nous gâter pour – eux non plus ne l’avoueraient sans doute jamais – retrouver cette place que nous leur avions prise.

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