Les lions de Sicile, Stefania Auci, La Saga des Florio, Editions Albin Michel, Eté 2021, The Unamed Bookshelf

C’est la fin du XVIIIème siècle, une famille de marins italiens s’installe à Palerme, dans l’espoir de faire fortune dans le commerce des épices. Deux frères, habités par leur volonté de s’élever au-dessus de leur condition, vont tout donner pour réussir, quitte à s’oublier eux-mêmes au passage. Vicenzo, leur fils et neveu, réussira au-delà de leurs espérances, tout en échouant, lui aussi, à faire entrer le sang bleu dans la famille. Quête de respectabilité et de fortune, innovations industrielles, revirements politiques, Stefania Auci nous sert ici un sacré périple romanesque au XIXème siècle, au coeur des enjeux des hommes et des femmes de cette époque.

C’est l’occasion de découvrir Palerme, cette plaque tournante de la Méditerranée qui a vu tant de navires décharger leurs marchandises sur ses quais, tant de rois se succéder sur son trône, et tant d’innovations naître sur ses rives. Une ville riche de contrastes et de contradictions au tournant du siècle : des nobles ruinés continuant à dénigrer les bourgeois enrichis tout en leur soutirant de l’argent, des bourgeois aigris prêts à tout pour marier leur progéniture à des descendants de cette même noblesse, et des pauvres travailleurs qui regardent ces jeux de pouvoir d’un oeil lointain. En plus de suivre le destin compliqué de cette attachante famille Florio, on plonge complètement dans la Sicile de l’époque, grâce notamment aux petits points politico-historiques qui précèdent chaque chapitre.

Avec ce premier tome, La Saga des Florio s’annonce des plus prometteuses ! Je me suis laissée embarquer avec délices dans ce monde marchand des prémices de la Révolution Industrielle, m’identifiant aux personnages principaux et partageant leurs joies et leurs peines. Un bon roman à emmener avec soi en vacances !


Résumé de l’éditeur:

1799. Paolo et Ignazio Florio quittent leur Calabre natale pour s’installer à Palerme. Passionnés, ambitieux mais pauvres et de modeste origine, les deux frères et leur famille n’aspirent qu’à une chose : se hisser parmi les puissants de la ville. C’est sans compter le mépris des palermitains qui voient d’un mauvais œil ces étrangers dont « le sang pue la sueur ». À force d’obstination et de volonté, les Florio, en se lançant dans le commerce d’épices, se frayent un chemin qui, un jour peut-être, leur donnera un empire. Mais leur réussite ne les protège pas de drames plus intimes, car Paolo et Ignazio, pourtant unis comme les cinq doigts de la main, aiment la même femme…

Succès phénoménal en Italie, bientôt adapté à l’écran par les producteurs de L’Amie prodigieuseLes Lions de Sicile ouvre une fresque passionnée et tourmentée, à l’image de cette Italie du Sud qui en constitue le décor.


Alors tous mes efforts ont été inutiles ? Ils n’auront servi à rien ? Travailler, bâtir un empire économique à partir du peu dont je disposais, expérimenter sans cesse, oser courir des risques que personne n’avait jamais pris en Sicile… ce n’est pas encore assez ?
Non.
“Un blason. Du sang bleu. La respectabilité. Voilà ce qu’ils exigent.”

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