La citoyenneté économique peut-elle sauver l’avenir ?, dirigé par Benoît Hamon, Equateurs, Les SCOP et les SCIC, Opinions, Démocratie, Politique

Certains d’entre vous le savent, je travaille dans l’économie sociale et solidaire et plus spécifiquement dans un incubateur où j’accompagne des collectifs dans le développement de leurs projets d’innovations sociales, des entreprises sociales engagées visant à transformer notre société – pour le meilleur. Cet incubateur est un dispositif développé par le Mouvement des Scop et des Scic, mouvement national promouvant et appuyant les sociétés coopératives. C’est à l’initiative de ce mouvement qu’a été réalisé cet ouvrage collectif sur la citoyenneté économique, dirigé par Benoît Hamon.

Mais de quoi parle-t-on ? La citoyenneté économique promeut l’intégration de principes démocratiques dans l’entreprise, afin que que chacun « retrouve une autonomie et un pouvoir de participer aux décisions qui l’engagent. » Pourquoi ? Parce que les défis écologiques et sociaux qui nous attendent vont demander de revoir la répartition du pouvoir dans les quelques 2,8 millions d’entreprises qui existent en France. Comment pouvons-nous prendre des décisions en faveur de l’intérêt général si les entreprises continuent à être dirigées par des actionnaires, garants de leurs intérêts individuels et privés ?

L’idée que défend ce livre, et plus largement le Mouvement des Scop et des Scic, c’est qu’il faut repenser la manière dont chacun participe à la société. Chacun est concerné par le réchauffement climatique et par la transition écologique, chacun se doit donc d’être acteur, dans la cité et dans l’entreprise, exerçant ainsi de manière continue la citoyenneté qui lui est aujourd’hui déniée lorsqu’il devient salarié. Les sociétés coopératives ont prouvé qu’il était possible de créer des entreprises où l’intelligence collective prévaut pour co-construire le bien commun, où chacun participe aux décisions stratégiques. Peut-être est-il temps que ces principes s’appliquent dans l’ensemble de la sphère économique ?


Résumé de l’éditeur:

Pourquoi le salarié abandonnerait-il sa liberté et sa citoyenneté une fois franchi le seuil de l’entreprise ? L’entreprise n’a-t-elle pas un rôle à jouer pour le bien de la cité ? La sphère économique doit-elle rester en dehors, voire au-dessus, des règles démocratiques de nos sociétés ? La démocratie est-elle condamnée à l’intermittence ?

À l’invitation de la Confédération générale des Scop, treize auteurs (intellectuels, acteurs de l’économie sociale et solidaire, syndicalistes, entrepreneurs) ont réfléchi aux bienfaits d’une démocratisation de l’économie et plus précisément  au chaînon maquant : la citoyenneté économique. Ils montrent notamment les mérites de la délibération collective sur la redistribution des bénéfices et le bien-être au travail, le lien entre démocratie interne et implication sociale et écologique, ou encore par quels moyens les entreprises peuvent-elles contribuer à l’intérêt général.

Face à l’urgence climatique et sociale, cet ouvrage essentiel pose ainsi les fondations d’un changement radical de modèle de développement.


Loin d’être incompatible avec la sphère marchande, la démocratie est le moyen de dépasser des intérêts contradictoires, de poursuivre le bien commun et d’engager les entreprises dans cette transformation indispensable pour répondre aux enjeux sociaux et écologiques. La juste répartition des bénéficies engage l’entreprise sur le long terme, favorise l’investissement, et permet d’ajuster progressivement les modèles économiques aux enjeux de la décarbonation et du respect de la biodiversité.

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