Nous retrouvons, à l’occasion du pèlerinage annuel devant la savonnerie, la famille Pelletier, les parents toujours à Beyrouth et leurs trois enfants venus de Paris. Dans ce nouveau tome de leurs aventures, chacun part dans ses petits projets, plus surprenants les uns que les autres : Jean ouvre son énorme magasin de linge féminin, Geneviève se dédie entièrement à sa nouvelle grossesse, François mène l’enquête sur le mystérieux passé de Nine, la femme qu’il aime, Hélène lui chipe son grand reportage social et s’en va à Chevrigny rendre compte du prochain engloutissement du village, tandis que Louis, le père, remue ciel et terre pour faire de Lucien, son employé, un champion de boxe. Ça part donc dans tous les sens, avec des moments absolument hilarants et d’autres terriblement tristes : un vrai roman-feuilleton comme on n’en fait plus.

Pierre Lemaitre peut bien nous raconter n’importe quoi, on le suit avec délectation dans ses histoires. Qu’il nous raconte un tournoi de boxe, une réunion au café d’un village perdu, ou les funérailles d’un journaliste, c’est un portrait poignant de la France d’hier qu’il dresse, celle qu’on a sacrifié sur l’autel de la modernité après la guerre. Il nous parle de ces gens, autant d’individualités qui composent cette France d’hier, avec leurs particularités, leurs différences et leurs luttes communes. Il a quelque chose d’universel dans les romans de Pierre Lemaitre que je peine à m’expliquer, il nous parle d’une personne, d’une situation, et pourtant tout le monde y retrouve un petit quelque chose de soi.

Depuis plusieurs années, je dévore les romans de cet auteur à leur sortie, impatiente de replonger dans son univers, dans l’Histoire et les histoires qu’il sait si bien nous raconter. Ce dernier tome me laisse penser que je vais continuer à guetter les sorties…


Résumé de l’éditeur :

Un ogre de béton, une vilaine chute dans l’escalier, le Salon des arts ménagers, une grossesse problématique, la miraculée du Charleville-Paris, la propreté des Françaises, « Savons du Levant, Savons des Gagnants », les lapins du laboratoire Delaveau, vingt mille francs de la main à la main, une affaire judiciaire relancée, la mort d’un village, le mystérieux professeur Keller, un boxeur amoureux, les nécessités du progrès, le chat Joseph, l’inexorable montée des eaux, une vendeuse aux yeux gris, la confession de l’ingénieur Destouches, un accident de voiture. Et trois histoires d’amour.


– Vous êtes de Paris?
– Je suis journaliste.
– Je croyais qu’ils ne prenaient que des hommes…
– C’est vrai. Les femmes, ils ne leur laissent pas passer par la porte. Moi, je suis entrée par la fenêtre.

Plus d’informations et de citations sur Babelio.