📘Prix des Lecteurs du Livre de Poche 2019

Eva Thorvald ne serait pas Eva Thorvald sans la multitude de personnes ayant croisé son chemin, depuis sa naissance jusqu’au sommet de sa gloire. Elle ne serait probablement jamais devenue un grand chef renommé si son père ne lui avait pas fait goûter de nombreux petits plats maison pendant ses six premiers mois de vie. Elle n’aurait jamais eu l’idée de son entreprise florissante sans sa rencontre avec les participants de la très sélect Sunday Night Dinner Party. D’autres rencontres ont semblé moins déterminantes, mais n’en ont pas moins laissé une trace dans sa vie, et c’est par ce biais que J. Ryan Stradal décide de nous la raconter.

C’est une histoire pleine de saveur, au sens littéral comme au figuré, puisque l’auteur n’hésite pas à insérer au coeur de son récit des recettes de cuisines entières – à garder sous la main pour votre prochain dîner ! Avec son format proche de celui des recueils de nouvelles, c’est un roman qui se lit aisément, le style de l’auteur est fluide et agréable, il parvient à faire appel à l’ensemble de nos sens pour nous immerger dans son histoire. Ce schéma narratif inhabituel ajoute un certain suspense, on ne peut s’empêcher au début de chaque chapitre de se demander quel rôle ce nouveau personnage va jouer – et souvent nous finissons le chapitre sans vraiment avoir de réponse.

En choisissant de morceler son récit en petits moments issus de la vie de plusieurs personnages, J. Ryan Stradal insère de nombreuses ellipses dans l’histoire – libre au lecteur d’imaginer ce qu’il veut, ou d’être totalement perdu au début d’un nouveau chapitre quand un personnage déjà évoqué se retrouve avoir changé de nom et qu’il ignore totalement pourquoi. Alors raccourcis ou effets de style? Le débat est ouvert. Il n’en reste pas moins que c’est une lecture agréable et savoureuse, à même de nous divertir de notre quotidien avec sa galerie de personnages variés et attachants !


Résumé de l’éditeur:

À l’instar de son père, Eva Thorvald est une surdouée du goût, un prodige des saveurs. Étape après étape, des fast-foods aux grands restaurants, des food trucks aux dîners privés, elle va devenir un grand chef, à la fois énigmatique et très demandé. Tous ceux qu’elle croise la regardent avec admiration ou jalousie.
Mais ce don unique vient aussi d’une blessure qui, malgré le talent, ne cicatrise pas. Eva cuisine comme d’autres peignent, écrivent ou composent : pour retrouver un peu de sérénité et le paradis perdu de l’enfance.


Ils étaient tombés d’accord : si c’était un garçon, Lars choisirait le prénom de l’enfant, et si c’était une fille, c’était Cynthia qui le ferait. Eva Louise Thorvald naquit quinze jours avant terme, le 2 Juin 1989, en affichant avec assurance un poids de 4,6 kilos. La première fois que Lars la tint dans ses bras, son coeur fondit sur elle comme du beurre sur une tranche de pain chaud, et plus jamais il ne pourrait le récupérer. Pendant que la mère et le bébé dormaient dans la chambre d’hôpital, il sortit sur le parking, s’assit dans sa Dodge Omni et pleura comme un homme qui n’avait jamais rien désiré avant ce jour.

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