L'Américaine Catherine Bardon Editions Les Escales The Unamed BookshelfAprès Les déracinés, nous voici de retour dans la famille Rosenheck, dont l’histoire est, pour notre plus grand plaisir, loin d’être terminée. Après Wilhelm et Almah, c’est désormais leur fille Ruth qui occupe le devant de la scène, alors qu’elle embarque sur un paquebot à destination de New York. Elle a vingt-et-un ans, la vie devant elle et l’envie de devenir journaliste. Loin des siens et de sa terre natale, la République Dominicaine, elle va réaliser à quel point il est difficile pour une fille d’exilés juifs, de trouver sa place.

Dans ce second opus, Catherine Bardon s’attaque à la question de l’identité, question cruciale pour des générations entières de descendants d’exilés juifs ayant atterri dans divers pays, avec plus ou moins de succès. Avec la création d’Israël et la mondialisation qui commence, ces jeunes aux origines multiples voient le monde s’offrir à eux. Ruth, comme tant d’autres, est partagée entre son héritage autrichien, son enfance dominicaine idyllique et l’avenir qu’elle entrevoit aux Etats-Unis. Allemand, espagnol, anglais, tous les langues s’entremêlent jusqu’à ce qu’elle ne sache plus très bien qui elle est en réalité. Catherine Bardon décrit avec beaucoup de justesse ces questionnements  intemporels de jeune femme en recherche d’elle-même, nous immergeant pleinement dans les incertitudes de Ruth, à laquelle on s’identifie aisément.

Ici encore, la famille Rosenheck se trouve au coeur des bouleversements politiques internationaux, notamment en République Dominicaine où la guerre civile fait rage. Les années 60 constituent l’âge d’or de l’interventionnisme américain, avec des « yankis » débarquant sans scrupules dans nombre de pays sud-américains pour installer une marionnette plus conciliante à la tête des états.

Mêlant histoire et récit de vie, L’Américaine est donc une suite réussie au premier tome de la saga, que l’écriture toujours fluide de l’auteure rend agréable à dévorer, en rêvant d’ailleurs.


Résumé de l’éditeur:

Septembre 1961. Depuis le pont du bateau sur lequel elle a embarqué, Ruth tourne le dos à son île natale, la République dominicaine. En ligne de mire : New York, l’université, un stage au Times. Une nouvelle vie… Elle n’en doute pas, bientôt elle sera journaliste comme l’était son père, Wilhelm.
Ruth devient très vite une véritable New-Yorkaise et vit au rythme du rock, de l’amitié et des amours. Des bouleversements du temps aussi : l’assassinat de Kennedy, la marche pour les droits civiques, les frémissements de la contre culture, l’opposition de la jeunesse à la guerre du Viêt Nam…
Mais Ruth, qui a laissé derrière elle les siens dans un pays gangrené par la dictature où la guerre civile fait rage, s’interroge et se cherche. Qui est- elle vraiment ? Dominicaine, née de parents juifs autrichiens ? Américaine d’adoption ? Où va-t-elle construire sa vie, elle dont les parents ont dû tout fuir et réinventer leur existence ? Trouvera-t-elle la réponse en Israël où vit Svenja, sa marraine ?
Entrelaçant petite et grande histoire, explorant la question de l’exil et de la quête des racines, Catherine Bardon nous livre une radiographie des États-Unis des années 1960, en poursuivant la formidable fresque romanesque inaugurée avec Les Déracinés.


C’était là.
Toujours.
Ce perpétuel tiraillement à l’intérieur d’elle. Qui ne la laissait jamais en paix. Qui l’empêchait de vivre pleinement le moment présent. Ruth en arrivait à avoir des maux de tête.
Elle se morigéna : « Ma pauvre Ruth, tu ne sais pas ce que tu veux. Une chose et son contraire ! »
Une brillante carrière de journaliste en prise directe avec les événements au sein d’un grand journal américain et le sauvetage de La Voix.
L’exaltation de l’aventure et la paix de Sosua.
La liberté d’agir à ta guise et la douceur de l’abandon à un homme.

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