Doris, c’est l’insouciance des années folles, la possibilité de devenir quelqu’un quand on est né personne dans une banlieue anglaise, jusqu’à côtoyer les plus grands – et de près. Héroïne incomprise et critiquée, elle n’en reste pas moins une égérie de son temps, incarnant la liberté, la douce folie et l’enivrement des sens propre à cette époque. Elle a vécu un grand amour impossible et une douce amitié cachée, elle a couru après de grands hommes et s’en est mordue les doigts, pour simplement recommencer un plus plus tard avec d’autres. Elle fascine, elle enjôle, elle séduit, Doris Castlerosse, née Delevingne, est une icône de la féminité, un idéal de femme libre comme on n’en fait plus, sublimé par la prose de Stéphanie des Horts, qui n’a pas son pareil pour raconter la vie des grands de ce monde.
Ce récit est une belle échappée vers un temps plus clément, où tout semblait possible et où la seule priorité semblait être de profiter de la vie, à tout prix. Après Pamela Churchill et Jackie Kennedy, Stéphanie des Horts s’attaque ici à une femme bien moins recommandable, bien plus dispendieuse et beaucoup plus volage, un scandale pour la haute société anglaise, qu’elle parvient néanmoins à intégrer, enchaînant les amants plus illustres les uns que les autres, épousant un vicomte promis au titre de lord, s’arrogeant les amitiés des personnes les plus en vogue.
Mais finalement, cette parenthèse dorée sur laquelle Doris Castlerosse a bâti sa vie s’arrête quand éclate la Seconde Guerre Mondiale, réduisant à néant ses rêves de grandeur et ses soirées vénitiennes, faisant d’elle une fugitive ayant abandonné sa patrie, piétinant tous ses espoirs de reconquérir l’homme de sa vie qu’elle n’avait pas su aimer du temps de sa splendeur. Une héroïne tragique donc, cette Doris que tout le monde s’arrachait, un secret bien gardé et une femme flamboyante qu’il est passionant d’apprendre à connaître au fil des pages.
Née dans une banlieue populaire, Doris Delevingne se rêve en épouse d’aristocrate et reine de Londres. À 16 ans, elle se jette au cou d’un jeune capitaine de cavalerie, à 18, elle devient la maîtresse d’un joueur de polo et hante les night-clubs à la mode.
Dans le quartier chic de Mayfair, au cœur des années folles, on couche, on s’amuse, on se noie dans le champagne. Doris est la courtisane en vogue, on lui prête des secrets dignes de ceux Cléopâtre. Sa devise : le lit d’une anglaise est son royaume.
Randolph Churchill, Cecil Beaton, Tom Mitford, Margot Hoffmann… tout le monde lui cède. Le vicomte Castlerosse en tombe fou. Il l’épouse, elle le ruine. Même Winston Churchill, rencontré dans le Sud de la France, succombera à l’hétaïre aux faux airs de Greta Garbo.
Après La Panthère, Pamela, Jackie et Lee, Stéphanie des Horts plonge allègrement dans l’entre-deux-guerres sur les traces de l’héroïne la plus scandaleuse qu’elle ait jamais rencontrée.
Doris se mue bientôt en enchanteresse. Elle connaît ses atouts. Des jambes si fines qu’on pourrait les briser ! Elle s’empresse de les exhiber dès qu’elle quitte l’enceinte de l’école. C’est une fugueuse émérite qui a découvert cette petite chose fort impertinente que l’on appelle « short ». Qu’il neige, qu’il vente, qu’il pleuve, elle ne porte que ça !
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