Veiller sur elle, Jean-Baptiste Andrea Editions Iconoclaste The Unamed Bookshelf

Après Ma reine, Cent millions d’années et un jour et Des diables et des saints, Jean-Baptiste Andrea nous revient avec ce qui est peut-être son meilleur roman à date. Roman historique, artistique, romantique, politique, Veiller sur elle raconte l’histoire de Mimo, jeune garçon abandonné par sa mère, qui l’envoie jouer les esclaves pour un sculpteur italien de bas étage. Etrangement, ce rôle l’amènera à croiser la route de Viola Orsini, héritière d’une des plus grandes familles d’Italie, un peu trop érudite et fantasque pour son sexe. Entre eux naît un lien plus fort que tous les autres, destructeur parfois, exigeant souvent mais vrai, toujours. Plus qu’un amour impossible, c’est une attraction, une force vitale, un besoin de l’autre dicté par le coeur de ces deux personnages complexes et inhabituels.

A partir de cette rencontre initiale, c’est toute une vie qui se déroule, une vie improbable, teinté de grandes réussites et de grandes déchéances, de grands voyages et de grandes trahisons, de grandes idées et de la décadence du fascisme de Mussolini. C’est récit d’une qualité romanesque incroyable, un grand roman d’aventures, d’amour et de création comme on n’en trouve plus beaucoup, un récit qui fait voyager, réfléchir et pleurer. Derrière les péripéties des personnages et le suspense entretenu par l’auteur avec les régulières allusions à la Pietà Vitaliani, c’est toute une réflexion sur la société qui est proposée, notamment par Viola, férocement féministe, farouchement démocrate, violemment engagée pour renverser l’ordre établi.

Le génie de Jean-Baptiste Andrea a encore frappé, avec un roman passionnant et passionné, qui m’a ému aux larmes et retourné le cerveau comme j’aime. Il a déjà été largement encensé, et notamment par Augustin Trapenard dans la Grande Librairie, et je ne peux qu’abonder : lisez-le, vous ne serez pas déçus.


Résumé de l’éditeur:

Au grand jeu du destin, Mimo a tiré les mauvaises cartes. Né pauvre, il est confié en apprentissage à un sculpteur de pierre sans envergure. Mais il a du génie entre les mains.
Toutes les fées ou presque se sont penchées sur Viola Orsini. Héritière d’une famille prestigieuse, elle a passé son enfance à l’ombre d’un palais génois. Mais elle a trop d’ambition pour se résigner à la place qu’on lui assigne.
Ces deux-là n’auraient jamais dû se rencontrer. Au premier regard, ils se reconnaissent et se jurent de ne jamais se quitter. Viola et Mimo ne peuvent ni vivre ensemble, ni rester longtemps loin de l’autre. Liés par une attraction indéfectible, ils traversent des années de fureur quand l’Italie bascule dans le fascisme. Mimo prend sa revanche sur le sort, mais à quoi bon la gloire s’il doit perdre Viola ?
Un roman plein de fougue et d’éclats, habité par la grâce et la beauté.


Partir ne changera rien, la pire violence, c’est l’habitude. L’habitude qui fait qu’une fille comme moi, intelligente, car je pense l’être, ne peut pas disposer d’elle-même. À force de me l’entendre dire, j’ai cru qu’ils savaient quelque chose que j’ignorais, qu’ils avaient un secret. Le seul secret, c’est qu’ils ne savent rien. Voilà ce que mes frères, voilà ce que les Gambale et tous les autres, essaient de protéger.

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