
Soleil de juin, c’est l’histoire d’une échappée. Un jeune adolescent mal dans sa peau fugue en direction de la campagne pour trouver du réconfort auprès de son grand-frère, parti du foyer familial quelques années auparavant. Ce petit week-end au vert va être l’occasion pour Enzo de connaître ses premiers émois, de voir la vie d’un autre angle et de gagner quelques années de maturité. Un récit vrai, touchant et optimiste qui offre un joli répit dans notre monde compliqué.
C’est beau de voir le nombre d’émotions que Thomas Oussin parvient à faire transparaître dans ce petit roman de 132 pages. Aux côtés d’Enzo, nous découvrons les beautés de la nature et ses bienfaits, innombrables pour ce petit citadin dont les yeux sont habituellement rivés sur des écrans toute la journée. Cette immersion en pleine campagne, dans un coin perdu où l’observation du milieu naturel est la seule occupation, constitue pour lui une véritable remise en question de son quotidien et de ce qu’il connaît. C’est aussi un récit sur la fraternité, sur l’envie, la complicité, et la honte qui peut exister entre deux frères, quand le grand veut être un modèle pour le petit et que le petit veut devenir comme le grand.
Thomas Oussin décrit à merveille les sentiments et les pensées qui s’agitent dans la petite tête d’un gamin de 13 ans – du moins, l’idée qu’on peut s’en faire quand on a un jour été une gamine de 13 ans. L’adolescence est un moment complexe de la vie d’un individu, indispensable et douloureux passage mais qui permet néanmoins de vivre des moments uniques, quand les premières fois s’invitent au cours d’un week-end pas comme les autres.
Enzo, 13 ans, fugue de sa banlieue natale pour rejoindre son grand frère Greg. C’est l’été, il fait beau et la campagne s’ouvre à Enzo, généreuse et omniprésente. Depuis qu’il a coupé les ponts avec sa mère, Greg vit dans une caravane au milieu d’une décharge rurale. Il connaît cette douleur qu’éprouve Enzo et il va le recueillir le temps d’un week-end.
C’est, pour Enzo, le plaisir simple d’être ensemble. C’est la rencontre avec Ninon qui « fréquente », Charline, la petite amie de Greg, Sofiane l’optimiste, Eddy au tatouage tribal… C’est le bonheur des premières fois, loin d’un quotidien fait de jeux vidéo et de sordides indifférences. Soleil de juin explore les méandres de l’adolescence et décrit à merveille ces pas de côté nécessaires à toute prise de conscience. Une parenthèse bucolique et lumineuse, avec ce sentiment que le bonheur est à portée de main.
Il décida de se glisser hors du lit sans réveiller son frère. Le soleil l’appelait au-dehors. Il ouvrit la porte de la caravane en prenant soin de ne pas faire de bruit et se faufila à l’extérieur. Encore en boxer, il ressentit la chaleur sur son corps ainsi exposé. Les odeurs de la nature se déployaient autour de lui. Quelles douces sensations ! Assurément, le monde s’était réveillé avant lui ce matin, et cela ne lui déplaisait pas d’arriver au milieu de la fête. Il ne se souvenait pas avoir connu la sensation de l’herbe sous ses pieds nus. Il aimait ça. Jamais on ne lui avait appris à contempler les merveilles de la nature. Il évoluait en autodidacte. Il ne voyait presque plus le dépotoir de métal devant la caravane. La verdure y avait d’ailleurs repris ses droits sans rien demander : des fleurs des champs sortaient d’un vieux tambour de machine à laver. Elles n’avaient pourtant pas poussé cette nuit, mais il les voyait enfin. Les papillons qui dansaient dessus achevaient le tableau.
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