Ecrivain prolifique, Haruki Murakami fait partie de ceux, finalement assez rares, qui arrivent à vivre de leur plume. Depuis trente ans, son quotidien est d’écrire des livres, romans, nouvelles ou essais. Au fil des années, il a développé une réflexion sur ce métier qu’ii a découvert un peu par hasard et il nous les partage ici sans prétention – et même avec une grande humilité.
Tout d’abord, Haruki Murakami semble avoir à cœur de nous faire comprendre la réalité du métier d’écrivain, très ingrat à bien des égards. Il explique tout ce processus long et fastidieux de traduction en mots comme quelque chose qu’une personne vraiment intelligente déciderait probablement de ne pas faire. Il faut selon lui une disposition très particulière pour exercer ce métier – ce que l’on constate dans les chapitres suivants où il nous parle de son hygiène de vie, de son travail, de son fonctionnement. Il n’a pas la prétention de nous donner la « recette du succès » ni de nous apprendre à être écrivain. Il nous dit ce qui marche pour lui, pourquoi il fait comme-ci ou comme-ça, tout en partageant avec beaucoup d’humilité ses propres limites ou faiblesses.
J’ai beaucoup aimé en apprendre plus sur cet auteur dont j’ai adoré le 1084, et ce texte m’a également donné envie de lire plus de livres écrits de sa main. Il est intéressant de comprendre comment il appréhende l’écriture et de voir les conseils qu’il donne aux aspirants romanciers. Cet essai est tout en nuance, et donne à réfléchir, qu’on soit seulement lecteur ou qu’on ait des velléités d’écriture.
Dans cet essai drôle et passionnant, Haruki Murakami se raconte et porte un regard aussi rafraîchissant que sincère sur le métier de romancier. Tout en explorant ses plus chères obsessions et en distillant des réflexions sur la littérature, la lecture et plus largement la société japonaise, l’auteur dévoile les coulisses de son quotidien, où s’imposent persévérance, patience et endurance. Une œuvre généreuse et sensible qui s’adresse à tous ceux qui sont en quête de l’homme derrière le maître, mais aussi aux curieux ou aux écrivains en herbe en mal d’inspiration !
Et chaque fois que je lis un article dans un journal ou que j’écoute des informations à la télévision, je reste ébahi par la rapidité avec laquelle des jugements sont énoncés.
Dans le monde d’aujourd’hui, ne cherche-t-on pas à émettre trop vite des avis manichéens? Bien entendu, on ne peut pas, sur toute chose, remettre à plus tard les décisions. Il y a sans doute des situations pour lesquelles il faut trancher d’emblée. (…) Mais il n’est tout de même pas si fréquent que nous soyons ainsi acculés. Le temps qui s’écoule entre la collecte des informations et l’énoncé de la conclusion a tendance à se raccourcir toujours plus, et, si chacun se met à commenter les nouvelles ou à se prendre pour un critique, on court le risque de se retrouver dans un monde froid et inhospitalier. Ou très dangereux.
Plus d’informations et de citations sur Babelio.