
Une fois dévoré L’Ange de Munich, j’ai bien entendu continué mon périple au cœur de l’Allemagne nazie en me plongeant dans Les Démons de Berlin, la suite des aventures du très attachant commissaire Sauer. Cette fois-ci, l’intrigue s’ouvre sur la disparition de Rosa, la bien-aimée du commissaire, partie rejoindre la résistance à Berlin. Alerté par des connaissances communes, Sauer monte à la capitale en catastrophe et tente, en faisant appel à un large réseau d’anciennes connaissances, de retrouver la trace de sa dulcinée, qu’il n’est plus tellement sûr d’aimer malgré tout. Commence alors une enquête tortueuse où tout le monde le mène par le bout du nez en lui cachant plus d’informations qu’il n’en collecte, le tout dans un climat de corruption et de main mise des nazis sur le pays.
Réutilisant les mécanismes qui ont fonctionné dans son premier roman, Fabiano Massimi nous fait tourner en bourrique en se jouant des allégeances des différents personnages, un coup pro-nazis, puis finalement plutôt résistants avant de se révéler finalement totalement égoïstes. Qui soutient qui et pourquoi ? On arrive vite sur un drôle d’imbroglio qui m’a paru par moments un peu tiré par les cheveux mais ne m’a pas empêché d’apprécier l’aventure et de me laisser porter, comme Sauer, par cette histoire pleine de rebondissements.
Cette série d’évènements inattendus, cette course contre la montre dans Berlin, ce faisceau de déductions plus ou moins bancales n’a d’autre but que de nous amener à l’événement tragique de cette période : l’incendie du Reichstag, celui qui a permis aux nazis de transformer leur petite prise de pouvoir en une dictature sans foi ni loi. On découvre leurs pratiques malhonnêtes, leurs magouilles pour se débarrasser des communistes, leur capacité à avoir toujours un coup d’avance, mais aussi l’héroïsme des résistants, qui continuent de se battre et de se sacrifier, même quand tout semble perdu. Un bon roman donc, à condition de se laisser porter et de ne pas trop chercher à comprendre les revirements étonnants des personnages.
Après L’Ange de Munich, Fabiano Massimi orchestre un thriller haletant autour d’une tragédie qui a changé le cours de l’histoire: l’incendie du Reichstag.
Sigfried Sauer, ancien commissaire de la police de Munich, est appelé d’urgence à Berlin : Rosa, la femme qu’il aime, a disparu après avoir rejoint la Résistance. Dans une ville en proie à un climat politique d’une violence extrême depuis qu’Adolf Hitler a été nommé chancelier, où jeux de pouvoir et rumeurs d’attentats se multiplient, une sordide affaire inquiète la police : des jeunes femmes sont assassinées, après avoir été défigurées. Sauer, terrifié à l’idée de découvrir Rosa parmi elles, se joint à l’enquête, sans imaginer jusqu’où elle le mènera…
Lorsque, le soir du 27 février 1933, un incendie détruit le Reichstag, la tension monte d’un cran. Hitler et Göring désignent aussitôt les coupables – les communistes – avant de décréter l’État d’urgence et prendre les rênes du pays.
Mais qui est réellement à l’origine de l’attentat ? Y a-t-il un lien entre la série de meurtres et cet acte criminel ? Nul ne le sait. Sauf, peut-être, Sauer…
La mémoire des hommes est un témoin trompeur, qui manipule et réécrit sans cesse le passé, l’adaptant au présent, le faisant ployer en fonction du désir du moment. Les faits trop douloureux , trop décevants ou inconvenants sont poncés dans le souvenir jusqu’à ce qu’ils atteignent la perfection : suffisamment lisses pour cesser de blesser, modelés sur l’histoire qu’on se raconte à soi-même. Mais ceux qui imaginent que la vérité disparaît font erreur. Nous possédons d’autres sens, plus profonds, qui se souviennent de tout. Rien n’est jamais effacé, et il suffit d’un instant – ou d’un parfum – pour que tout refasse surface.
Plus d’informations et de citations sur Babelio.